Vers un nouveau vaccin contre le VIH et le cancer du foie

En effet, les chercheurs ont réussi à mettre en action pour ces deux maladies des signaux d’alerte stimulant une réponse immunitaire adaptative, la synthèse des anticorps. Or, il faut introduire l’ADN au bon endroit pour que ce type de vaccin soit efficace, ce qui représente un défi de taille. «De nombreux vaccins à ADN étaient conçus comme ceux à ARN. L’entrée dans la cellule se faisait par endocytose, c’est-à-dire par repli sur elle-même de la membrane cellulaire: c’est dans la bulle ainsi créée (l’endosome) que se trouvent les protéines qui reconnaissent l’intrusion d’ARN et déclenchent la réaction immunitaire. Mais nous avons découvert que celles qui détectent un ADN étranger se trouvent dans le cytoplasme, soit à l’intérieur de la cellule», a expliqué Bruno Pitard, directeur cette étude dans un communiqué de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) de France. Ce dernier ajoute que cette particularité est la raison pour laquelle les vaccins à ADN étaient inefficaces jusqu’à présent. Les chercheurs ont donc conçu un vecteur constitué de molécules portant des charges positives, et assez petit pour se faufiler au travers la membrane pour entrer dans la cellule sans déclencher d’endocytose. Ils ont ainsi créé le vecteur 704, un polymère de quatre branches qui sert de support au brin d’ADN à transporter. Ce vecteur a été testé sur des souris pour le VIH et sur des macaques en ce qui concerne le carcinome hépatocellulaire. Chez les souris, le vaccin a déclenché une réaction immunitaire qui a produit des anticorps qui «empêchent l’interaction entre le VIH et la protéine CD4 des cellules immunitaires lymphocytes, avec la même efficacité que chez des humains qui synthétisent des anticorps neutralisant à spectre large et qui parviennent à guérir seuls de la maladie», mentionne le communiqué de l’INSERM. Le vecteur a également été efficace pour le carcinome hépatocellulaire. «Nos résultats suggèrent que le vecteur 704 est une méthode attrayante pour développer des vaccins prophylactiques et thérapeutiques», ont écrit les chercheurs de l’étude. Ces derniers concluent qu’ils pourraient tenter une injection chez l’humain dès 2024. «Cette solution, très adaptable et facile à produire, pourra être utilisée dans le cadre de n’importe quelle maladie infectieuse ou autre pathologie en mobilisant le système immunitaire», conclut le communiqué.

Vers un nouveau vaccin contre le VIH et le cancer du foie

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes