Une étude identifie 11 facteurs prédictifs de la démence

Près de 10 Canadiens et Canadiennes de 65 ans et plus reçoivent un diagnostic de démence à chaque heure selon les dernières données nationales. Au total, ils étaient près de 477 000 atteints de démence diagnostiquée sur l’année 2020-2021, avec un taux de mortalité toutes causes confondues 5,1 fois plus élevé que chez les personnes non atteintes. Alors que la tendance est au vieillissement de la population, et que l’âge est le principal facteur prédictif de la démence, le nombre de cas de démence devrait aller en augmentant. Une détection précoce et des mesures proactives pourraient permettre de retarder l’apparition de la démence et d'en atténuer les effets, affirme un récent rapport de l’organisation de recherche à but non lucratif RAND, mené par Michael Hurd, directeur du RAND Center for the Study of Aging, Susann Rohwedder, économiste spécialiste du vieillissement et Peter Hudomiet, économiste. Selon eux, les capacités cognitives, les facteurs liés au mode de vie et la santé physique en particulier peuvent prédire le risque de démence jusqu'à 20 ans avant l'apparition des symptômes.Une mauvaise santé physique, principal facteur prédicteur du risque de démenceLes auteurs du rapport ont utilisé les mesures de cognition et de démence de la Health and Retirement Study (HRS) – une enquête longitudinale représentative menée depuis 1992 auprès d'environ 20 000 adultes américains âgés de plus de 50 ans et de leurs familles – pour évaluer le pouvoir prédictif de 181 facteurs de risque potentiels, dont:les données démographiquesle statut socioéconomiqueles mesures du marché du travailles comportements liés au mode de vie et à la santé, comme l'exercice physique et le tabagismela santé rapportée subjectivement et mesurée objectivementles gènesla santé des parentsles capacités cognitivesles facteurs psychosociaux tels que les traits de personnalité, les activités sociales et la solitude Afin d'étudier les prédicteurs potentiels de la démence plusieurs années avant son apparition et quels prédicteurs utiliser pour évaluer l’état de santé des personnes âgées, les auteurs ont utilisé des modèles de régression pour estimer la relation entre les facteurs de risque et les résultats cognitifs. À lire aussi: Les personnes actives sont davantages protégées contre la démenceLe premier modèle concerne l’incidence à 2 et 4 ans de la démence et des troubles cognitifs sans démence, et le second est un modèle de prédiction à long terme de la prévalence de la démence et des troubles cognitifs sans démence à l’âge de 80 ans, en utilisant les caractéristiques des individus à l'âge de 60 ans. «L'objectif secondaire est d'identifier les facteurs de risque modifiables qui pourraient être utilisés dans le cadre d'interventions visant à ralentir le déclin cognitif», indiquent les auteurs dans leur rapport. Les capacités cognitives de base, la santé et les limitations fonctionnelles d’un individu sont les prédicteurs les plus forts de la démence.Dans le détail, voici les 11 principaux facteurs prédictifs de la démence déterminés par le rapport:Avoir une mauvaise santé physiqueAvoir subi un accident vasculaire cérébralPosséder des gènes particuliers qui prédisent fortement le risque de développer une déficience cognitive et une démenceNe pas avoir d'assurance maladie privée à l'âge de 60 ansNe jamais avoir travaillé ou n'avoir travaillé que quelques annéesAvoir du diabète ou un indice de masse corporelle (IMC) de 35 ou plus à l'âge de 60 ansNe jamais boire d'alcool ou boire excessivementNe jamais faire d'exerciceAvoir de mauvais résultats à divers tests physiques (tels que la force de préhension, la vitesse de marche et l'équilibre, etc)Être moins consciencieuxAvoir un faible engagement dans les passe-temps et les activités qui impliquent d'apprendre de nouvelles chosesLa recherche souligne l'importance d'adopter un mode de vie qui favorise la santé du cerveau tout au long de la vie. Prévoir les coûts liés à une hausse de la prévalence et renforcer la préventionLes économistes ont aussi identifié d’autres facteurs de prédiction comme le manque d’accès à l’éducation ou une éducation de moins bonne qualité, après avoir observé que les personnes nées dans les États du Sud des États-Unis étaient plus à risque de développer une démence. Ces derniers estiment qu’il est possible de ralentir le déclin cognitif et l’apparition de la démence tant par des mesures individuelles – faire plus d’activité physique, même légère, travailler plus longtemps, consommer de l’alcool avec modération, pratiquer de nouvelles activités après la retraite – que politiques – promouvoir de saines habitudes de vie, renforcer l’accès des individus à des soins de santé de qualité. Leurs résultats pourraient être utilisés de deux manières selon eux:La prédiction de la prévalence permettrait d’aider à planifier l’augmentation des coûts financiers et de soins si la prévalence de la démence venait à augmenter, et allouer les ressources nécessaires aux catégories de la population à risque élevé des ressources afin de les encourager à planifier à l'avanceLa prévention, afin de concentrer la recherche pour quantifier les effets d’une interventionRéférence: Hudomiet P, Hurd M, Rohwedder S, Identifying Early Predictors of Cognitive Impairment and Dementia in a Large Nationally Representative U.S. Sample. RAND [en ligne]. 2024. https://www.rand.org/pubs/research_reports/RRA3207-1.html [Consulté le 13 décembre 2024]

Une étude identifie 11 facteurs prédictifs de la démence

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