Un pharmacien contraint de suivre une formation après avoir refusé de désinfecter son patient avant de le vacciner contre la grippe

En Ontario, une commission d'appel et d'examen des professions de la santé a confirmé la décision de contraindre un pharmacien à suivre un cours de rattrapage après avoir refusé de nettoyer l'épaule d'un patient avec de l'alcool avant de lui administrer un vaccin contre la grippe.Le 29 mai 2025, la commission a confirmé la décision du comité des enquêtes, des plaintes et des rapports de l'Ordre des pharmaciens de l'Ontario d'imposer à ce dernier de suivre un programme de formation continue ou de rattrapage spécifique (SCERP) sur la vaccination et la responsabilité professionnelle.L'incident s'est produit en novembre 2021, pendant la pandémie de COVID-19, lorsque le pharmacien Maged Ghobrial a tenté d'administrer le vaccin contre la grippe à un patient. À lire aussi: Une pharmacienne propriétaire sanctionnée pour avoir laissé des ados manipuler des stupéfiantsCependant, selon la plainte du patient, celui-ci a dû insister pour que son épaule soit désinfectée. Le pharmacien a refusé, arguant qu'il ne voulait pas le toucher en raison des risques liés à la COVID-19, et a remis au patient un tampon pour qu'il se nettoie lui-même, peut-on lire dans le rapport. Pour sa défense, Maged Ghobrial a déclaré que sa pratique consistait à tenir un tampon imbibé d'alcool dans une main et la seringue dans l'autre, et qu'il demandait au patient d'appuyer sur le tampon après l'injection.Cependant, dans sa décision du 9 mars 2023, le comité de l'Ordre indique qu'il est courant, dans le cadre de la prévention et du contrôle des infections, de nettoyer la peau avant l'injection et que l'application d'alcool après l'injection peut irriter la zone. Selon lui, la pratique du pharmacien «ne respecte pas les procédures standard de prévention et de contrôle des infections».Dans son appel, Maged Ghobrial a également allégué que la plainte était liée à son origine ethnique, mais le comité a déclaré qu'il n'avait trouvé aucune preuve à l'appui de cette affirmation.Le patient s'était également plaint que le pharmacien ne portait pas de masque. Cependant, il a changé sa version des faits et déclaré par la suite que le pharmacien portait un masque, mais pas de gants. Le conseil a soutenu la décision du comité de ne prendre aucune mesure à ce sujet, soulignant que le port de gants n'est pas obligatoire pendant la vaccination tant que l'hygiène des mains est appropriée. Le comité a également contesté l'affirmation de Ghobrial selon laquelle «ce n'est pas le rôle [du patient] de juger» son travail, soulignant que les patients «ont le droit de remettre en question le comportement et les protocoles d'un pharmacien s'ils estiment qu'il existe un risque».À lire aussi: Blâmer et humilier ne sert à rien«Le comité a souligné qu'en tant que membre d'une profession de santé réglementée, le requérant a conclu un contrat social avec la société qui l'oblige à agir dans l'intérêt supérieur des patients», indique une partie de la décision. «En outre, les pharmaciens sont tenus de protéger leurs patients et la société contre tout préjudice.»Le lourd passé disciplinaire du pharmacien a également interpellé le comité de discipline de l'Ordre. En janvier 2020, ce dernier a été reconnu coupable d'avoir excessivement majoré les prix de certains médicaments. Dans le cadre d'une autre affaire quelques mois plus tard, en septembre 2020, l'Ordre a conclu que le pharmacien avait non seulement fait des déclarations fausses ou infondées concernant des médicaments, mais aussi créé de faux dossiers. Au total, ce dernier a fait l'objet de quatre limitations de pratique pour conduite non-professionnelle – dont une est encore active. «Le comité s'est inquiété du fait que les observations [de M. Ghobrial] démontraient un manque de compréhension de l'incident et un manque d'apprentissage tiré de ses précédentes affaires disciplinaires», indique la décision. Selon le comité, le pharmacien n'a «pas démontré qu'il comprenait ses obligations et ses responsabilités envers le public en tant que membre d'une profession de santé réglementée», ni «réfléchi à ce qu'il aurait pu faire différemment ou à ce qu'il changerait dans son approche à l'avenir.» Optimiste, l'Ordre s'attend toutefois à ce que Maged Ghobrial «tire les leçons de cette affaire et ne fasse plus l'objet de plaintes à l'avenir.»

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