Santé des médecins

On estime que le Québec compte actuellement quelques 10 600 médecins de famille, dont le quart a plus de 60 ans. S’ils partaient tous, ce serait un drame, juge le Dr Roger Ladouceur.

En médecine, nous avons un mot en «P» que nous redoutons tous.

La médecin de famille a mis plus de 18 mois à transmettre des notes médicales demandées par l’assurance d’une de ses patientes qu’elle avait déclarée invalide.

Pas besoin d’être soi-même malade pour passer de l’autre côté du bureau de consultation. Au Québec, un adulte sur trois accompagne l’un de ses proches en lui fournissant de l’aide ou des soins au moins une heure par semaine, soit environ 2,4 millions de personnes à travers la province. Parmi eux, des professionnels de la santé qui assistent leurs proches dans leur parcours de soins et font parfois la passerelle entre deux mondes.

Certains soignants doivent parfois retirer le sarrau et passer de l’autre côté du bureau, pour devenir patients ou proches aidants. Mais il peut être difficile de laisser ses réflexes de professionnel de la santé de côté et d’accepter son nouveau rôle.

C’est un cliché éculé, certes. Mais il reflète tellement bien la réalité. À l’instar des cordonniers mal chaussés, les médecins, comme les pharmaciens, ne sont pas les mieux soignés.

Comment composer avec sa propre maladie lorsqu’on est soi-même médecin? Doit-on dire ou taire sa profession à l’équipe de soins? La psychologue Marika Audet-Lapointe revient sur les enjeux majeurs auxquels sont confrontés les soignants soignés.

Un peu plus de 2200 médecins ont bénéficié directement ou indirectement des services d’intervention du Programme d’aide aux médecins du Québec en 2023-2024.