On nage dans les pharmacies!

Dernièrement, un échange sur le groupe Facebook des pharmaciens m’a amené à me poser des questions sur l’ouverture de nouvelles pharmacies au Québec. D’un côté, plusieurs décrient le manque criant d’effectifs. D’un autre, la libre entreprise ne pose pas de limite au nombre de pharmacies communautaires qui peuvent exister au Québec. Compte tenu de la situation dans son ensemble, qu’en est-il? A priori, ouvrir une pharmacie en ce moment peut sembler une bien mauvaise idée. Depuis des années déjà, j’avance l’idée qu’il serait important d’avoir une autre faculté de pharmacie au Québec. Le nombre de pharmaciens est déjà insuffisant et la situation va simplement empirer au cours des prochaines années, notamment avec l’élargissement des responsabilités qu’entraînera l’entrée en vigueur du projet de loi 67. Quant au personnel technique, la situation est tout aussi problématique. Problèmes non seulement de nombre, mais aussi de formation, d’absentéisme, d’un marché du travail fortement compétitif, etc.Déjà, avançait un intervenant dans le débat, plusieurs pharmacies ont de la difficulté à arriver, financièrement parlant. Selon cette personne, l’ouverture de nouvelles pharmacies serait surtout à l’avantage des chaînes et bannières qui veulent maximiser le nombre de points de vente. Que ce soit réel ou pas, il est quand même bon de se poser la question: est-il possible pour un pharmacien de soutenir financièrement le démarrage d’une nouvelle pharmacie? Compte tenu des salaires, de l’inventaire et de l’augmentation des autres coûts, difficile d’y croire.De plus, ouvrir une nouvelle pharmacie risque d’éparpiller le nombre de points de service et d’empêcher plusieurs d’atteindre une masse critique. Par exemple, 3 pharmacies avec chacune 150-200 patients avec des piluliers ne peuvent pas individuellement s’offrir un robot ou avoir suffisamment d’ATP qui font de la DVCC. Si elles étaient fusionnées, il serait facile d’avoir un local dédié à la production des piluliers avec toutes les ressources d’automatisation et de délégation disponibles. Mieux encore, au lieu d’avoir un pharmacien à la fois dans chacune des trois chaînes, il pourrait y avoir deux pharmaciens à « distrib », un aux piluliers, un à la clinique sur place et un en clinique en télétravail et un en gestion des procédures et de la formation. Le paradis d’atteinte des standards de l’OPQ!Cette vision vous parle? Eh bien j’ai le triste devoir de vous rappeler que c’est exactement la vision d’un certain Dr Gaétan Barrette! Trop de pharmacies qui paient collectivement trop cher de loyer pour vendre collectivement trop de chips au profit des chaînes et bannières. Une perte d’efficacité énorme pour un système majoritairement financé par la RAMQ (et donc par nos impôts). Ouch…Cela étant dit, gardez vos tomates avant de me les lancer! Bien que l’ingénieur manqué en moi accepte une certaine logique dans ce point de vue, le boulanger manqué en moi aspire encore à une vision d’artisanat et de sentiment de communauté. Je vous reviens la semaine prochaine avec la suite de ma réflexion: limiter le nombre de pharmacies? Danger!

Stratégies et tactiques

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Derrière ce blogue:

Philip Morgan

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