«Manger ses émotions» serait lié à un risque de dysfonctionnement diastolique

Une nouvelle étude française publiée dans l’European Journal of Preventive Cardiology a révélé que l’alimentation émotionnelle est associée à des problèmes cardiovasculaires, le stress contribuant à cette corrélation. L’étude en question a porté sur 1109 participants de la cohorte STANISLAS (suivi Temporaire Annuel Non-Invasif de la Santé des Lorrains Assurés Sociaux). Leur alimentation a été évaluée à l’aide du Dutch Eating Behaviour Questionnaire. L’objectif de l’étude était d’observer une possible association entre les comportements alimentaires et les dommages cardiovasculaires sur une période de 13 ans. Les mesures de l’atteinte cardiovasculaire comprenaient la dysfonction diastolique et la vitesse de l’onde de pouls carotide-fémorale, soit la rigidité des artères. En effet, le dysfonctionnement diastolique a été associé à une plus grande probabilité de développer une insuffisance cardiaque. Par ailleurs, des études antérieures avaient suggéré qu’une rigidité des artères est associée à un risque plus élevé de maladie cardiaque et d’accident vasculaire cérébral (AVC). Résultats Dans le cadre de cette étude, les chercheurs ont découvert que l’alimentation émotionnelle est associée à un risque accru de 38% de dysfonctionnement diastolique et à une vitesse d’onde de pouls plus élevée, donc à des artères plus rigides. De plus, les chercheurs ont fait une analyse de médiation pour tenter d'en comprendre les raisons et ont découvert que le niveau de stress expliquerait 32% de l’association entre ce comportement alimentaire et la dysfonction diastolique. Le nombre de calories ingérées n’est toutefois pas à pointer du doigt. «On pourrait s’attendre à ce que les mangeurs émotionnels consomment des aliments très caloriques, ce qui entraînerait des problèmes cardiovasculaires, mais ce n’est pas le cas. L’une des explications est que nous avons mesuré l’apport calorique moyen et que les mangeurs émotionnels peuvent se gaver en cas de stress et manger moins à d’autres moments. Ce schéma en yo-yo peut avoir des effets négatifs sur le cœur et les vaisseaux sanguins par rapport à un apport alimentaire stable», a rapporté par voie de communiqué le Dr Nicolas Girerd, cardiologue au CHU de Nancy en France et l'un des auteurs de l’étude. Les auteurs ont conclu que les efforts de prévention des maladies cardiovasculaires devraient porter sur les comportements alimentaires en plus du contenu nutritionnel. «Les mangeurs émotionnels consomment des aliments pour satisfaire leur cerveau plutôt que leur estomac, a affirmé le Dr Girerd. L’alimentation en pleine conscience peut aider à rompre cette habitude. Cela signifie prendre le temps de manger, seul ou avec d’autres personnes, être dans le moment présent et conscient de ce que l’on fait, et ne pas être distrait par son téléphone ou la télévision.»

«Manger ses émotions» serait lié à un risque de dysfonctionnement diastolique

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