Les gélules d’oméga-3 ne réduisent pas les événements cardiovasculaires

La supplémentation en acides gras oméga-3 à raison d’un gramme par jour n’a pas réduit les événements cardiovasculaires chez les participants à haut risque de l’étude ORIGIN (Outcome Reduction with an Initial Glargine Intervention).Des études épidémiologiques avaient montré un risque réduit d’événements cardiovasculaires chez les personnes qui consomment régulièrement du poisson ou qui prennent des suppléments d’acides gras oméga-3, mais aucune étude d’envergure sur ces composés n’a été menée sur une population à haut risque.Les participants de l’étude ORIGIN présentaient un risque élevé d’événements cardiovasculaires : tous étaient diabétiques ou prédiabétiques, environ 80 % étaient hypertendus et près de 60 % avaient des antécédents d’IM, d’accident vasculaire cérébral (AVC) ou de revascularisation; de plus, nombre d’entre eux prenaient concomitamment des médicaments cardioprotecteurs (antihypertenseurs, statines, traitement antiplaquettaire).Les 12 536 participants ont été répartis au hasard pour recevoir chaque jour une gélule d’un gramme contenant de l’acide eicosapentaénoïque et de l’acide docosahexaénoïque ou du placebo, et pour recevoir soit l’insuline glargine ou le traitement standard. La dernière comparaison fait l’objet d’un rapport distinct.Après 6,2 ans de suivi, aucune différence significative sur le plan des événements cardiovasculaires n’a été observée entre ceux qui recevaient le supplément en acides gras oméga-3 et ceux qui recevaient le placebo.Le taux de décès d’origine cardiovasculaire, qui composait le critère d’évaluation primaire, était de 9,3 % chez les participants qui prenaient le supplément et de 9,1 % chez ceux qui prenaient le placebo. Par ailleurs, il n’y a eu aucune différence significative entre les groupes pour ce qui est du critère d’évaluation secondaire composite comprenant les IM, les AVC, les décès d’origine cardiovasculaire, les décès toutes causes confondues et les décès par arythmie.« Il s’agissait d’un effet totalement neutre sur les décès d’origine cardiovasculaire, ainsi que sur tout autre paramètre cardiovasculaire ou résultat que nous avons mesurés, y compris les cancers, a dit le Dr Hertzel Gerstein, professeur de médecine à l’Université McMaster de Hamilton et l’un des principaux investigateurs. Je conseillerais à mes patients, s’ils en prenaient, de cesser d’en prendre. Parce qu’il n’y a pas de preuve que le supplément ait un quelconque effet chez ces patients », a-t-il dit.Les résultats ont été présentés aux 72es sessions scientifiques de l’American Diabetes Association à Philadephie et publiés dans l’édition du 26 juillet du New England Journal of Medicine (NEJM).Dans l’article du NEJM, les chercheurs avertissent que ces résultats « ne peuvent pas s’appliquer aux recommandations nutritionnelles de consommer plus de poisson » parce qu’un tel changement est également associé à une réduction de la consommation de viande rouge potentiellement dangereuse.Sanofi a financé l’étude ORIGIN et Pronova BioPharma Norge a fourni les gélules d’oméga-3.Liens vers guide pratique:Guide de pratique clinique: Diabète

Les gélules d’oméga-3 ne réduisent pas les événements cardiovasculaires

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