Le chocolat, un allié contre le risque de diabète de type 2

Vous allez pouvoir vous en donner à cœur joie pendant les fêtes de fin d’année… ou presque. En cette Journée nationale du cacao, une nouvelle étude vient satisfaire les dents sucrées, en associant la consommation de chocolat à une réduction du risque de diabète de type 2 (DT2). Les Canadiens mangent en moyenne 6,4 kg de chocolat par an selon les données de l’Institut interaméricain de coopération pour l’agriculture rapportées par Canadian Grocer. Le chocolat est l'un des aliments ayant la plus forte teneur en flavanols, et on sait déjà que la consommation de flavonoïdes alimentaires – qui ont des effets antioxydants, anti-inflammatoires et vasodilatateurs – favorise la santé cardiométabolique et la mémoire notamment. Par contre, l'association entre la consommation de chocolat et le risque de DT2 restait controversée en raison de résultats incohérents dans les études observationnelles, concentrées sur la consommation totale de chocolat. La récente étude COSMOS a par exemple révélé que les suppléments de flavanols de cacao n'affectaient pas le risque de diabète de type 2.Des scientifiques en nutrition de la TH Chan School of Public Health de l'Université Harvard ont donc voulu examiner de manière prospective les associations entre la consommation de chocolat noir, au lait et globale, et le risque de DT2. Leurs résultats ont été publiés dans le British Medical Journal1.À lire aussi: Les flavanols améliorent la mémoire et la santé cardiaque. Voici les aliments qui en contiennentUne analyse inédite des sous-types de chocolatLes chercheurs se sont basés sur des données provenant de trois grandes études de cohortes prospectives – la Nurses' Health Studies (NHS), la Nurses’ Health Study II (NHSII) et la Health Professional Follow-up Study (HPFS) – entre 1986 et 2021. Un total de 192 208 participants ont été inclus dans l'analyse de la consommation totale de chocolat et 111 654 dans les analyses des sous-types de chocolat. Leur suivi global s’est étalé sur 30 ans, de 1986 à 2021. Les analyses sur la consommation totale de chocolat ont débuté en 1986 pour la NHS et la HPFS, et en 1991 pour la NHSII. Les analyses sur les sous-types de chocolat ont débuté en 2006 pour la NHS et la HPFS, et en 2007 pour la NHSII – des questions sur des sous-types spécifiques de consommation de chocolat, en particulier «À quelle fréquence consommez-vous du chocolat au lait (barre ou paquet)» et «À quelle fréquence consommez-vous du chocolat noir», ont été ajoutées aux questionnaires de fréquence alimentaire à partir de ces dates.Les adultes suivis ne présentaient pas de diabète prévalent, de maladie cardiovasculaire ou de cancer au départ. Les autres exclusions initiales étaient l'apport énergétique total extrême et les données manquantes sur la consommation de chocolat ou le poids corporel.Tous les participants ont communiqué leurs habitudes alimentaires, leur statut diabétique et leur poids corporel au fil des années. À lire aussi: Que savez-vous du chocolat?L'alimentation a été évaluée tous les quatre ans à l'aide d'un questionnaire semi-quantitatif sur la fréquence alimentaire. Les participants ont indiqué leur fréquence moyenne de consommation d'une portion alimentaire standard (par exemple, une barre chocolatée/paquet ou 1 oz) au cours de l'année précédente, en choisissant parmi neuf niveaux allant de «jamais, ou moins d'une fois par mois» à «≥ 6 par jour».Des informations sur les facteurs personnels (la race/l'origine ethnique, le poids corporel, le tour de taille) et de style de vie des participants (saine alimentation, l’activité physique, le statut tabagique, la consommation d'alcool, l'utilisation de multivitamines), ainsi que sur les maladies ou les conditions médicales (le statut ménopausique, l'utilisation de contraceptifs oraux, l'hypertension, l'hypercholestérolémie et les antécédents familiaux de diabète), ont été recueillies tous les deux ans. Le chocolat noir, allié contre le DT2Dans les analyses primaires, les chercheurs ont utilisé des modèles de risques proportionnels de Cox pour estimer les rapports de risque et les intervalles de confiance (IC) à 95% correspondants pour l'association entre les niveaux de consommation de chocolat total, noir et au lait et le risque de DT2. Ils ont également classé la consommation régulière de chocolat en quatre groupes de niveaux, dont jamais ou < 1 portion/mois (niveau de référence), 1 portion/mois à < 1 portion/semaine, 1 à 4 portions/semaine et ≥ 5 portions/semaine. Au cours du suivi longitudinal, 18 862 participants ont déclaré avoir reçu un diagnostic de DT2. «Aucune association significative n'a été observée entre la consommation totale de chocolat et le risque de DT2 dans l'ensemble de données regroupées», indiquent les chercheurs. Après ajustement pour les facteurs de risque liés au mode de vie et au régime alimentaire, ils ont toutefois constaté que les participants qui consommaient ≥ 5 portions/semaine de n'importe quel chocolat présentaient un risque relatif de DT2 inférieur de 10% (IC à 95% 2% à 17%; tendance P = 0,07) par rapport à ceux qui ne consommaient jamais ou rarement de chocolat. À lire aussi: Prendre du poids pendant les fêtes est tout sauf anodin (et peut avoir des conséquences à long terme)Pour les analyses par sous-types de chocolat, 4771 personnes atteintes de diabète de type 2 ont été identifiées au cours du suivi longitudinal. Les participants qui consommaient ≥ 5 portions/semaine de chocolat noir présentaient un taux de DT2 significativement inférieur de 21% (5% à 34%) par rapport à ceux qui ne mangeaient jamais ou rarement de chocolat noir. Une réduction significative de 3% (1% à 5%) du risque de DT2 a été observée pour chaque portion/semaine de consommation de chocolat noir.«Les résultats de la présente étude montrent qu’une consommation plus élevée de chocolat noir, mais pas de chocolat au lait, est associée à un risque plus faible de diabète de type 2», écrivent les chercheurs. Cependant, la consommation de chocolat au lait était statistiquement significativement associée à une prise de poids plus importante – un facteur de risque de DT2 –, mais une consommation accrue de chocolat noir n’était pas associée à une prise de poids. «D'autres recherches, notamment des essais contrôlés randomisés sur des participants d'âge moyen et de plus longue durée, sont nécessaires pour confirmer ces résultats», concluent les chercheurs. Référence: Liu B, Zong G, Zhu L, Hu Y, Manson J E, Wang M et coll. Chocolate intake and risk of type 2 diabetes: prospective cohort studies BMJ 2024; 387 :e078386 doi:10.1136/bmj-2023-078386

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