Hausse des difficultés cognitives chez les jeunes adultes aux États-Unis

Entre 2013 et 2023, la prévalence des troubles cognitifs autodéclarés aux États-Unis est passée de 5,3% (IC95% 5,1-5,4) à 7,4% (IC95% 7,2-7,6) en 2023. Cette hausse était particulièrement marquée chez les 18 à 39 ans. Dans ce groupe d'âge, la proportion de personnes concernées a presque doublé, passant de 5,3% (IC95% 4,8–5,3) à 9,7% (IC95% 9,2–10,2).Ces résultats proviennent d’une étude rétrospective publiée dans Neurology, fondée sur plus de 4,5 millions de réponses provenant des Centers for Disease Control and Prevention's Disability and Health Data System. Le principal critère d'évaluation était le handicap cognitif auto-déclaré, défini comme «une grave difficulté à se concentrer, à se souvenir ou à prendre des décisions». L’année 2020 a été exclue des analyses en raison des perturbations liées à la pandémie.Chez les jeunes adultes blancs, les troubles cognitifs ont plus que doublé pendant la période d’étude, représentant l’augmentation la plus significative observée. À l’inverse, la prévalence est restée stable, voire légèrement en baisse, chez les personnes âgées, possiblement en raison des progrès dans la prise en charge de maladies chroniques et cardiovasculaires — des facteurs de risque connus du déclin cognitif.L’étude met également en évidence d’importantes disparités raciales et socioéconomiques. Les personnes autochtones ont systématiquement déclaré la prévalence la plus élevée. Les personnes noires et hispaniques ont aussi déclaré une prévalence plus élevée que les personnes blanches. Ces écarts pourraient «être attribués à des inégalités structurelles de longue date en matière d'accès aux soins de santé, aux possibilités d'éducation et à d'autres ressources clés qui influencent la santé cognitive.»Selon les chercheurs, cette tendance pourrait refléter une prise de conscience accrue de la santé mentale et cognitive, une réduction de la stigmatisation liée à ces questions ou une augmentation réelle des troubles cognitifs liés à des facteurs sociaux, économiques et sanitaires.Si les troubles cognitifs autodéclarés ne constituent pas un diagnostic cliniquement validé, leur prévalence croissante a des implications importantes pour la santé publique, alertent les auteurs de l’étude. La progression des troubles cognitifs pourrait signaler, selon eux, des difficultés sous-jacentes affectant la réussite scolaire, l’engagement de la main-d’œuvre et la pression exercée sur les systèmes de santé.«Les interventions ciblant les causes profondes des disparités en matière de santé, telles que l'amélioration de l'éducation, l'élargissement de l'accès à des soins de santé abordables et la lutte contre le racisme structurel, sont essentielles pour inverser les tendances observées», suggèrent-ils.RéférenceWong KH, Anderson CD, Peterson C, et coll. Rising Cognitive Disability as a Public Health Concern Among US Adults. Neurology. 2025;105(8):e214226.

Hausse des difficultés cognitives chez les jeunes adultes aux États-Unis

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