Hausse de 20 % des cas de cancer en 2010 - Le Centre des maladies du sein du CHA, à Québec, fait peau neuve

Le film L’industrie du ruban rose, de la réalisatrice québécoise Léa Pool, met en lumière qu’aux États-Unis des centaines de millions de dollars sont recueillis chaque année au nom de la lutte contre le cancer du sein, mais les patientes et les médecins n’en profitent pas. De plus, ils ignorent où vont ces sommes gigantesques.ÀQuébec, on sait où va l’argent et qui en bénéficie. Un montant de 5,8 millions $ provenant du budget de maintien des actifs du Centre hospitalier affilié universitaire de Québec (CHA) a permis au Centre des maladies du sein (CMS) de l’Hôpital St-Sacrement d’emménager dans de nouvelles installations dotées d’un équipement ultramoderne. Ce nouveau centre, qui dispose d’une luminosité naturelle exceptionnelle, est en fonction depuis le 20 février dernier.Fondé en 1974, ce centre suprarégional est spécialisé en prévention, dépistage, diagnostic et traitement du cancer du sein. Il réunit plus d’une centaine d’intervenants interdisciplinaires qui accompagnent les patientes dans l’ensemble du processus, dès l’annonce de la maladie jusqu’à la rémission. Le CMS diagnostique et traite plus de 920 nouveaux cas de cancer du sein par an, soit 14 % de tous les cas déclarés dans la province.Augmentation des casLe nombre de cas de cancer du sein croît chaque année. De 2010 à 2011 seulement, le CMS a enregistré une augmentation de 20 %, une hausse qualifiée d’« énorme » par la Dre Provencher. Au fil des ans et de la hausse de la clientèle, le Centre était devenu désuet et manquait d’espace. Une mise à niveau était devenue indispensable.Le projet d’agrandissement a été amorcé il y a trois ans et s’est achevé au début de 2012. En plus de répondre aux normes contemporaines de confidentialité, de proximité et de prestation sécuritaire des soins, ce nouveau centre satisfait aux nouvelles normes parasismiques, car ce CMS de nouvelle génération est situé à l’étage supérieur d’une aile du CHA.Nouvelles installationsÀ l’occasion de ce réaménagement, tous les fauteuils de traitement ont été remplacés et leur nombre a doublé. La vaste salle en compte maintenant 16. Ils sont plus confortables, inclinables et ajustables, ce qui n’est pas un luxe pour des patientes qui reçoivent des traitements en position assise durant de longues périodes, soit de cinq à six heures.La pharmacie satellite d’oncologie du CMS a également été totalement refaite. La nouvelle salle blanche de préparation permettra de diminuer les risques d’infection inhérents à l’administration intraveineuse de la chimiothérapie et d’assurer un meilleur contrôle de la qualité.Il y a trois raisons pour lesquelles une patiente atteinte d’un cancer du sein reçoit de la chimiothérapie, indique la responsable médicale du CMS, l’oncologue chirurgienne Louise Provencher : 1) la femme a été opérée, mais elle présente un risque accru de récidive. La chimiothérapie permet d’augmenter le taux de guérison; 2) La chimio permet de faire une chirurgie qui, autrement, serait plus difficile; 3) Le cancer est revenu. « Mais que ce soit pour l’une ou l’autre de ces raisons, ajoute la Dre Provencher, les patientes viennent ici parce qu’elles veulent avoir de l’espoir. Et on leur en donne. Elles viennent aussi parce que les médicaments sont de plus en plus performants et donnent de bons résultats. »Progrès des traitementsLa moyenne d’âge des femmes atteintes d’un cancer du sein est de 55 ans, mais le CMS a déjà traité des patientes de 80 ans, ce qu’on ne voyait pas autrefois. La Dre Provencher dit toutefois ne pas être découragée par l’augmentation du nombre de cas chaque année. « Certes, nous assistons à une hausse pour ce type de cancer, mais parallèlement, le taux de mortalité baisse. On attribue cela au fait qu’on trouve des cancers plus petits lors des tests de dépistage et que nous avons des traitements plus efficaces pour les guérir. Quand j’ai commencé à exercer il y a 25 ans, sur 100 patientes que je recevais dans mon bureau, moins de 72 d’entre elles étaient encore présentes après 5 ans. Actuellement, le taux de succès est de plus de 85 % et pour certains sous-groupes, plus de 95 %. »Lire la suite du dossier «Cancer du sein»

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