Entente MSSS-AQPP - Hébert envisage la mise en place d’un programme de consultation pharmaceutique

L’entente signée au cours de l’été 2012 entre l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) et le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) prévoit la création d’un programme de consultation pharmaceutique dans le cadre du régime public d’assurance médicaments (RPAM).Rappelons que cette entente, en vigueur jusqu’en 2015, a été signée en août dernier sous l’ancien gouvernement libéral, entre Normand Bonin, alors président de l’AQPP, et l’ex-ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc.Selon ce dernier, la consultation pharmaceutique « pourrait comporter une valeur ajoutée pour certaines clientèles cibles [du RPAM] », tel que l’indique l’entente no 5, document qui fait mention de la consultation pharmaceutique. L’entente no 5 ne précise pas les modalités du programme, notamment la définition des clientèles cibles, la description des services et la rémunération des pharmaciens propriétaires pour ces services. L’ex-ministre Bolduc souhaitait « qu’un tel programme soit mis en place au plus tard le 31 décembre 2012 ».Première rencontre depuis la signature de l'ententeUne première rencontre depuis la signature de l'entente et le changement de gouvernement a eu lieu en décembre entre le MSSS et l’AQPP. « Rien n’est sorti de cette rencontre, a indiqué à L’actualité pharmaceutique Normand Cadieux, vice-président exécutif de l’AQPP. « C’était très préliminaire. »Cependant, ce dernier a perçu une volonté du MSSS d’aller de l’avant avec un programme de consultation pharmaceutique. « Que le Ministère ait exprimé la volonté de parler, c’est déjà très bien, compte tenu du changement de gouvernement », estime Normand Cadieux.Aucune nouvelle échéanceLe ministre de la Santé et des Services sociaux, Réjean Hébert, entend respecter l’entente déjà signée, a indiqué à L’actualité pharmaceutique son attachée de presse, Ariane Lareau. « Le travail se poursuit actuellement en fonction des priorités du ministre [renforcement de la première ligne, soins aux aînés]. » Le MSSS poursuit les rencontres pour développer un programme de consultation pharmaceutique. Pour le moment, il ne désire pas donner de détails sur les modalités de ce programme puisqu’il est en discussion avec l’AQPP.Trois objectifs pour l’OPQOutre l’AQPP, le MSSS consulte d’autres organismes dans l’élaboration de ce nouveau programme.L’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) lui a fait part de sa vision d’une consultation pharmaceutique. « Dans notre programme d’inspection professionnelle, explique Diane Lamarre, présidente de l’OPQ, trois aspects de l’évaluation nous paraissent importants dans le cadre d’une révision de la thérapie médicamenteuse et dans l’accompagnement de nos patients, soit l’évaluation de la sécurité, de l’efficacité et de l’adhésion au traitement. Ces trois paramètres sont déterminants dans le rôle de surveillance du pharmacien. »Cette dernière précise que l’Ordre n’a pas été consulté sur les modalités du programme. « Cela relève du Ministère et de l’AQPP. »Un programme de révision des médicaments en OntarioMis en place en 2007, le programme MedsCheck du ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario consiste en une rencontre individuelle gratuite d’environ 30 minutes, une fois par année, entre un patient et son pharmacien communautaire dans un endroit privé de la pharmacie où la confidentialité est respectée.Ce programme s’adresse à tous les citoyens ontariens qui prennent au moins trois médicaments sur ordonnance pour une condition chronique. Les pharmaciens examinent les médicaments que prennent leurs patients (sur ordonnance et en vente libre) pour les aider « à mieux comprendre leur pharmacothérapie, à mieux suivre la posologie et à profiter au maximum des bienfaits de leurs médicaments », précise le site Web du ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario.Les patients reçoivent une liste détaillée de leurs médicaments qui peut servir lors d’une consultation avec un autre professionnel de la santé. Selon certaines conditions, il peut y avoir une consultation de suivi, par exemple deux semaines après une hospitalisation ou à la demande d’un médecin ou d’une infirmière.En 2010, ce programme a été élargi à des clientèles spécifiques, selon certaines conditions, soit les résidents de foyers de soins de longue durée agréés (examen trimestriel jusqu’à quatre fois durant l’année), les diabétiques (même s'ils prennent moins de trois médicaments) et les personnes confinées à la maison et qui ne peuvent pas se rendre à leur pharmacie de quartier pour recevoir ce service.« Dans le cadre du programme MedsCheck à domicile, explique-t-on sur le site Web du ministère de la Santé de l’Ontario, un pharmacien visite le patient dans sa demeure pour l’entretien individuel. De plus, le pharmacien mène un examen sommaire qui inclut le ménage de l’armoire à médicaments pendant la visite et la possibilité d’apporter les médicaments inutilisés à la pharmacie pour les éliminer de façon appropriée. »

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