É-U.: mauvais régimes, trop de médicaments, pas d'exercice selon un récent rapport

Un rapport promis par le secrétaire américain à la Santé et aux Services sociaux (HHS), Robert F. Kennedy fils, visant à améliorer la santé des enfants américains, n'appelle pas le gouvernement à modifier significativement ses politiques alimentaires ou agricoles, selon un projet de document obtenu par l'Associated Press.Le rapport stratégique «Make America Healthy Again» ou «MAHA» est censé être l'une des réalisations phares de M. Kennedy en tant que secrétaire à la Santé, fournissant au gouvernement une feuille de route pour aider ses citoyens à perdre du poids, à réduire les maladies chroniques et à faire plus d'exercice. Avant son arrivée à Washington, M. Kennedy avait passé une grande partie de sa carrière à dénoncer les méfaits des produits chimiques pulvérisés sur les cultures, des médicaments sur ordonnance, des aliments ultratransformés et des vaccins.Sa coalition attendait donc de lui qu'il prenne des mesures audacieuses en tant que principal responsable de la santé du pays. Mais un projet de rapport dit «MAHA», initialement rapporté par le New York Times jeudi soir, appelle principalement le gouvernement à approfondir l'étude des maladies chroniques, de la mauvaise qualité de l'air, de l'alimentation des Américains et de la consommation de médicaments sur ordonnance. Le rapport met en évidence quatre problèmes – une mauvaise alimentation, l'exposition aux produits chimiques, le manque d'activité physique et la surconsommation de médicaments – responsables des maladies chroniques aux États-Unis.À lire aussi: Les Américains tirent plus de la moitié de leurs calories des aliments ultratransformésLa Maison-Blanche a retardé la publication du rapport, remis au président Donald Trump mardi. Ce dernier rapport est le complément politique d'un rapport «MAHA» publié en mai, qui comportait plusieurs erreurs.Le porte-parole de la Maison-Blanche, Kush Desai, a refusé de confirmer si la copie obtenue par l'Associated Press était la version définitive, bien que les responsables du HHS aient insisté sur le fait que le rapport était finalisé depuis mardi.«Le président Trump s'est engagé à 'Remplacer l'Amérique par une santé optimale', et l'administration s'engage à tenir cet engagement avec la science de référence, a indiqué M. Desai. En attendant sa publication officielle par la Maison-Blanche et la Commission MAHA, tout document se présentant comme le deuxième rapport MAHA doit être considéré comme de simples spéculations.»Certains acteurs du secteur agricole attendaient avec méfiance le rapport, craignant qu'il n'appelle à des interdictions ou à des enquêtes sur l'utilisation des pesticides et des herbicides que les agriculteurs américains pulvérisent régulièrement sur leurs cultures pour lutter contre les mauvaises herbes et améliorer les rendements. D'autres agriculteurs s'inquiétaient de la manière dont le rapport pourrait cibler l'utilisation du sirop de maïs, un édulcorant courant, dans les aliments américains. Ces deux produits ont été au cœur des discussions du mouvement «MAHA» de M. Kennedy, qui a attiré une coalition diversifiée de mères de famille de banlieue et de campagne, de partisans de Donald Trump et de progressistes préoccupés par l'approvisionnement alimentaire du pays.Le rapport préconise plutôt une campagne de «sensibilisation» pour renforcer la confiance dans les pesticides.Les inquiétudes du secteur agricole se sont estompées lorsque le rapport est arrivé sur le bureau du président. L'un des plus proches conseillers de Kennedy, Calley Means, a appelé mardi les partisans du MAHA à collaborer avec les grandes entreprises agricoles.M. Means a également reconnu que le «rythme des changements politiques» peut être frustrant. «Nous devons construire des ponts», a déclaré M. Means, ajoutant: «Nous ne gagnerons pas si les producteurs de soja et de maïs sont nos ennemis.»Il n'a pas répondu à une demande de commentaire vendredi. Un porte-parole de M. Kennedy a également refusé de commenter.À consulter: La guerre de RFK fils contre les vaccins à ARNm pourrait menacer l'accès du CanadaLe rapport exhorte les National Institutes of Health – dont le budget est réduit de 40% sous l'administration Trump – à entreprendre plusieurs études sur la santé des Américains, notamment sur les blessures liées aux vaccins, l'autisme, la qualité de l'air, la qualité de l'eau, les médicaments sur ordonnance et la nutrition.Le rapport appelle également à modifier la nourriture servie dans les écoles et les hôpitaux, une mesure difficile à mettre en œuvre avec les coupes budgétaires de l'administration Trump, a expliqué Kari Hamerschlag, directrice adjointe du département Alimentation et Agriculture de l'association à but non lucratif Les Amis de la Terre. Plus tôt cette année, l'administration républicaine a supprimé un milliard de dollars américains destinés à aider les banques alimentaires et les écoles à s'approvisionner directement auprès des agriculteurs locaux.«Cela ne transformera pas notre système alimentaire et agricole, a expliqué Mme Hamerschlag. Cela n'améliorera pas la santé des gens. Ils doivent consacrer des ressources à leurs recommandations.»

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