Désaffiliation de la Dre Caroline Doyon: Santé Québec reconsidère sa décision

C’est un ouf de soulagement. Même s’il n’est que temporaire. La Dre Caroline Doyon a finalement obtenu en fin de semaine dernière l'autorisation formelle de Santé Québec d’exercer la chirurgie «à titre de médecin non participant» à la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) à compter du mardi 7 octobre et jusqu’au vendredi 12 décembre 2025, inclus. Une décision qui fait suite à un jugement de la Cour supérieure favorable à la clinicienne.Le 9 septembre, la société d’État avait refusé la demande de désaffiliation de la RAMQ présentée par la Dre Caroline Doyon, une chirurgienne générale spécialisée en proctologie qui pratique essentiellement au privé depuis 2017, mais effectue régulièrement des remplacements et des dépannages dans le réseau de la santé durant l’été et le temps des fêtes. Le tribunal a estimé que Santé Québec a appliqué de manière «trop mécanique» les critères de la nouvelle loi 83 encadrant les allers-retours des médecins entre le réseau public et le secteur privé en ne tenant pas suffisamment compte «des particularités du cas de la demanderesse», la Dre Doyon.Cette dernière a ainsi obtenu une injonction provisoire de la Cour, ordonnant à Santé Québec de lui «octroyer provisoirement le statut de médecin non participant» le temps d'apprécier la légalité du refus. Jugement sur le fond qui n’aura pas lieu dans l’immédiat, la chirurgienne ayant décidé de suspendre son pourvoi en contrôle judiciaire.«Je n’y ai pas renoncé», précise toutefois la Dre Doyon qui dit rester sur ses gardes. La société d’État l’a informée qu’elle se prononcerait dans un délai de deux semaines sur sa demande de désaffiliation prolongée jusqu’au 23 mai 2026.«Je croirai aux paroles de Santé Québec lorsque je verrai ma lettre stipulant que je peux continuer ma pratique privée pour la prochaine année», déclare la chirurgienne dans un courriel transmis à Profession Santé. La Dre Doyon reste «très amère» vis-à-vis de la société d’État et de la «façon déshumanisée et mécanique» dont elle a traité son dossier «sans aucun égard à ma situation personnelle et professionnelle et sans aucun égard au préjudice causé à mes patients». Une crainte également formulée par la Cour supérieure dont la décision mentionne entre autres que la «clientèle vulnérable» que la proctologue devait soigner au privé «subirait un préjudice sérieux ou irréparable».De son côté, Santé Québec s’est refusée à tout commentaire «puisque les procédures judiciaires sont toujours en cours».En savoir plus: Désaffiliation de la RAMQ: Santé Québec désavouée en courSoutien de la professionDans les commentaires sur Profession Santé comme sur les réseaux sociaux, la chirurgienne spécialiste des maladies hémorroïdaires a reçu le soutien de ses pairs. «Merci de parler et de dénoncer» ou encore «Bon courage Dre Doyon et merci de mettre en lumière une autre aberration de notre système de santé géré de très haut par des fonctionnaires qui ne comprennent pas ce qui se passe sur le terrain…», pouvait-on par exemple lire à la suite de notre article publié jeudi dernier.«Je compte défendre notre droit constitutionnel, à nous, médecins, de choisir notre milieu de travail», annonce la clinicienne qui pratique dans le réseau de cliniques privées ExcelleMD. «Je continuerai à dénoncer haut et fort la discrimination dans nos droits et libertés pour avoir choisi la médecine comme profession» ajoute-t-elle en espérant que le «tsunami médiatique» autour de son cas «rejoigne la population».

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