8 conseils pour améliorer les soins liés au diabète

Le diabète de type 2 est une maladie évolutive présente pour la vie qui touche un nombre toujours croissant de Canadiens. Avec environ 60 000 nouveaux cas chaque année, il s’agit d’une maladie qu’il est important de traiter. On peut en grande partie la prévenir ou la retarder en choisissant un mode de vie sain, mais il est difficile d’obtenir des patients qu’ils fassent ces changements et il arrive parfois que des médecins y renoncent, selon le Dr Ian Blumer, conférencier à l’Université de Toronto et coauteur de l’ouvrage Le diabète pour les nuls.Concernant les patients qui vivent avec un diabète de type 2 insuffisamment maîtrisé, il peut s’avérer difficile de leur faire accepter qu’avec le temps un médicament supplémentaire est nécessaire. Des visites répétées au cabinet du médecin qui les cajolera et les encouragera énergiquement seront peut-être nécessaires. Tout cela prend du temps et le temps est une denrée que n’ont souvent pas les médecins qui prodiguent des soins primaires.« Il arrive souvent que la stratégie par défaut soit simplement de ne rien faire. C’est un choix triste mais fréquent sur lequel les médecins se replient. Ce n’est toutefois pas acceptable », a dit le Dr Blumer. Il suggère que les consultations se concentrent spécifiquement sur le diabète. De cette façon, les médecins peuvent mieux travailler avec les patients qui résistent aux propositions de traitement et s’assurer de ne rien oublier lorsqu’il s’agit de traiter la maladie. Il offre les conseils suivants pour la préparation des consultations axées sur le diabète.1. Si un patient négocie avec vous, sortez un calendrier et fixez une date.« Certains patients tentent de négocier avec vous et pourraient dire qu’ils ne veulent pas prendre de médicament supplémentaire parce qu’ils veulent attendre de travailler à leur nouveau traitement axé sur la modification des habitudes de vie, a-t-il dit. Sortez un calendrier et discutez avec le patient d’une date à laquelle il aura atteint les objectifs qu’il se fixe. Dites : Bien, je vous donne quelques mois, mais si vous n’avez pas au moins en partie réussi entre maintenant et la date encerclée, nous devrons alors nous rencontrer à nouveau et examiner de façon très concrète l’intervention pharmacologique qu’il conviendrait d’entreprendre pour améliorer les choses. »Si le patient n’a pas perdu de poids à la date prévue ou si sa glycémie n’est pas maîtrisée, il est alors nécessaire de choisir un médicament.Il convient de négocier, mais pas indéfiniment.2. Mettez au point une stratégie visant à faciliter l’examen des pieds.Il est nécessaire d’examiner périodiquement les pieds des personnes atteintes de diabète afin de s’assurer que des problèmes aux pieds liés au diabète n’apparaissent pas. « Toutefois, des études montrent que chaque année, seulement près de 10 % des diabétiques subissent effectivement des examens des pieds et c’est un nombre beaucoup trop faible », a dit le Dr Blumer.« Si un membre du personnel installe le patient dans la salle d’examen avant que vous y entriez, demandez à cette personne de dire au patient d’enlever ses chaussures et ses chaussettes. L’examen des pieds sera alors rapide et facile, ce qui vous fera économiser du temps dans le processus. »3. Prévoyez des visites dévolues uniquement au diabète.« Les patients viennent voir leur médecin de premier recours pour toutes sortes de raisons, du mal de gorge à d’autres maladies chroniques. Souvent, au cours de ces visites, le diabète du patient est abordé, mais seulement de façon périphérique. Généralement, le diabète passe au second plan », a dit le Dr Blumer.Les lignes directrices de l’Association canadienne du diabète (ACD) recommandent de porter une attention particulière au diabète lors de certaines visites tout au long de l’année. Le nombre de consultations axées sur le diabète dépendra du patient, de sa situation précise et de ses besoins. 4. Obtenez des patients qu’ils fassent faire leurs analyses de laboratoire avant les rendez-vous.« Il arrive souvent qu’à la fin d’une visite le médecin donne à un patient sur le départ une requête pour une analyse de sang à faire faire en lui disant « À dans six mois », a dit le Dr Blumer. Le problème, c’est que si un résultat anormal tombe, il sera peut-être difficile de faire revenir le patient rapidement pour une autre visite. »« Une stratégie que j’utilise est de donner au patient, lors de la précédente visite, la requête pour l’analyse de sang de routine dont j’ai besoin pour voir où en est son diabète et de lui donner l’instruction de faire faire cette analyse avant la prochaine visite. Lorsqu’il revient pour sa consultation axée sur le diabète, j’ai déjà les résultats de son analyse. »5. Utilisez des organigrammes de soins pour le diabète.Il y a tant de détails à retenir concernant le diabète et le patient proprement dit qu’un organigramme simplifie le processus.« Les lignes directrices de l’ACD proposent un excellent organigramme qui est également disponible auprès des administrations de santé de nombreuses provinces, on encourage les médecins de famille à l’utiliser simplement pour qu’ils s’assurent de couvrir tous les aspects des soins pour leurs patients diabétiques », a dit le Dr Blumer. 6. Encouragez vos patients à porter des vêtements dont les manches se relèvent afin de placer facilement le brassard du tensiomètre.Il arrive souvent qu’il n’y ait pas assez de temps lors d’une visite à la clinique pour que les patients se déshabillent simplement pour vérifier leur pression sanguine. Suggérez-leur de porter des manches courtes ou larges que l’on peut retrousser. 7. Demandez aux patients d’apporter leurs médicaments.Par ailleurs, demandez-leur d’apporter les médicaments (y compris les traitements complémentaires et de médecines douces et les produits en vente libre régulièrement utilisés) dans leurs contenants d’origine. Des études indiquent que près de 20 % des ordonnances qu’écrivent les médecins ne sont jamais exécutées. Les patients ne sont pas obligés d’apporter les flacons à chaque visite, mais assurez-vous qu’ils le fassent périodiquement.« La plupart des médecins ne savent pas que leur ordonnance n’est pas exécutée et supposent que le patient prend ce qui était prescrit, a dit le Dr Blumer. Voir les flacons est utile. Plusieurs seront choqués de la fréquence à laquelle les médicaments que prennent les patients diffèrent de ceux qu’on croit qu’ils prennent. »8. Aidez les patients à être mieux renseignés sur leurs médicaments.Les médicaments d’ordonnance et en vente libre peuvent interagir les uns avec les autres. Il peut y avoir des règles quant au moment de prendre tel type de médicament (par exemple, pendant ou en dehors des repas) et quant aux médicaments qu’il ne faut pas prendre en même temps (comme le fer et les médicaments pour la thyroïde).Le Dr Blumer recommande un site Web consacré à des informations sur les médicaments et les interactions médicamenteuses, y compris celles avec les médicaments en vente libre et les aliments : www.drugdigest.org (en anglais). D’après lui, il est utile à la fois aux médecins et aux patients. « C’est bien d’avoir des patients mieux renseignés : lorsqu’ils en savent plus, ils s’engagent de façon plus proactive dans leurs propres soins. »Liens vers guide pratique:Guide de pratique clinique: Diabète

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