Virus respiratoires: la campagne de vaccination est lancée

Alors que la COVID-19 continue de circuler dans la province et que la contagion demeure élevée, bien que stable, le directeur national de santé publique, Luc Boileau, et la présidente du Comité sur l'immunisation du Québec, pédiatre et infectiologue au CHU Sainte-Justine, la Dre Caroline Quach-Thanh, ont lancé ce lundi la campagne automnale de vaccination contre les virus respiratoires au cours d'une conférence de presse. Ce calendrier précoce vise à «mieux protéger les personnes les plus à risque» selon le Dr Boileau. Ainsi, les personnes de plus de 75 ans, celles atteintes de maladies chroniques ou immunodéprimées peuvent dès maintenant prendre rendez-vous sur Clic Santé pour se faire vacciner, en pharmacie ou dans un point de service local. L'accès à la population générale se fera dès la semaine prochaine, le 16 octobre.Mieux coordonner la distribution des doses en pharmacieInsistant sur la contribution essentielle des pharmaciens communautaires, le Dr Boileau a indiqué qu'il rencontrerait, au côté des équipes de Santé Québec, les acteurs du milieu pharmaceutique ce mercredi afin de se coordonner pour assurer un approvisionnement optimal et éviter les annulations de rendez-vous survenues l'hiver dernier. «Soyez assurés que les distributions de doses se font pour que l’offre soit la plus complète possible, a rassuré le directeur national de santé publique. Mais on ne reçoit pas toutes les doses en même temps, on les reçoit par vagues, et les gens planifient en conséquence. Ce qu'on veut surtout, c'est que dès le départ, toutes les personnes les plus à risque soient vaccinées, ce qui se passe actuellement.» À lire aussi: COVID-19: un nouveau guide pour repérer les patients les plus à risqueLe Dr Boileau a tenu à rappeler la nécessité des gestes barrière – lavage de mains, réduction des contacts en présence de symptômes, port du masque – et promu la nouvelle approche syndromique, basée sur les symptômes pouvant être attribuables aux infections respiratoires aigües. «L’approche syndromique requiert que chaque personne demeure à la maison et porte un masque en présence de symptômes. Le test rapide n’a plus de valeur ajoutée», a prévenu le Dr Boileau.«Dans le contexte actuel, les tests rapides peuvent créer un faux sentiment de sécurité. Or, ce n’est pas parce qu’on est négatif à la COVID qu’on n’a pas autre chose.» Si elle n'est pas encore très présente, la vague d'influenza est inévitable dans les prochaines semaines selon lui. Il a toutefois souligné l'importance du dépistage pour les catégories de population vulnérables éligibles à recevoir un traitement au Paxlovid afin de diminuer les risques, soit les personnes de plus de 60 ans, les enfants et les personnes atteintes de maladies chroniques ou immunodéprimées. Un agent immunisant contre le VRS pour les bébésConcernant le virus respiratoire syncytial (VRS), la vaccination, recommandée pour les personnes âgées, sera proposée en mobilité, les équipes se rendant directement auprès des personnes vulnérables, comme les résidents des CHSLD par exemple. «Ce vaccin montre une efficacité d’au moins deux ans, donc pour l’instant, nous partons sur une dose à vie», a précisé la Dre Caroline Quach-Thanh.À lire aussi: Protection contre le VRS offerte à tous les bébés au Québec cet automneDe leur côté, les nouveaux-nés et les très jeunes enfants âgés de moins de 6 mois auront accès, dès le 4 novembre, à un agent immunisant contre le VRS, le nirsevimab, dont l'efficacité est estimée à 80-85%. Le produit a déjà été administré aux bébés les plus vulnérables au cours des derniers jours. «On administre directement les anticorps, ce qui protège immédiatement l'enfant», a expliqué la présidente du Comité d'immunisation Québec. «Le VRS est le virus qui nous plombe le plus en pédiatrie. Ce produit va être une belle bouffée d’air frais pour les équipes dans le courant de l’hiver», a-t-elle ajouté. Le Dr Boileau reconnaît une «fatigue» des soignantsInterrogé sur le nouveau rapport du Collège des médecins sur sa tournée des pôles en santé, et la capacité des services d'urgences à faire face à la prochaine vague de virus respiratoires, le Dr Boileau a souligné un «message pertinent et important» et reconnu «une fatigue au sein des établissements de santé». «Nous devons prévenir l'amplification de cette fatigue via la vaccination. Si nous voulons les aider, vaccinons-nous», a-t-il lancé. Le ministère de la Santé ambitionne de vacciner 80% des personnes en CHSLD contre la COVID et l'influenza, et plus de 70% des plus de 75 ans. Les vaccins contre la COVID et l’influenza restent gratuits, mais le vaccin contre le VRS sera seulement offert aux groupes ciblés – les personnes âgées de plus de 75 ans ou résidant en CHSLD et en résidences pour aînés.

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