Vaccination en pharmacie: un rapport recense les meilleures pratiques à travers le monde

Les campagnes de sensibilisation du Canada encourageant le public à se faire vacciner en pharmacie ont été classées parmi les meilleures pratiques dans un nouveau rapport de la Fédération internationale pharmaceutique (FIP). Ce rapport dresse un état des lieux des politiques et des pratiques de vaccination en pharmacie dans le monde, ainsi que des obstacles et des défis qui subsistent.Au total, 56 pays dans le monde pratiquent la vaccination en pharmacie, mais seuls 43 d'entre eux autorisent les pharmaciens à administrer directement le vaccin. Dans les 13 autres États, d'autres professionnels de santé doivent être présents pour administrer les vaccins en pharmacie. Vingt-neuf pays autorisent les pharmaciens à prescrire des vaccins et à les administrer. Enfin, d’autres États s'efforcent d'élargir le champ d'action des pharmaciens en matière de vaccination.À lire aussi: L'AQPP invite les gens à se tourner vers une pharmacie pour désengorger les urgencesLes régions qui n'ont pas encore mis en place de cadre de vaccination en pharmacie continuent de confier la vaccination à d'autres professionnels de santé non pharmaciens, «avec des discussions limitées ou inexistantes sur l'implication des pharmaciens», selon le rapport.Le Canada fait partie des pays où les pharmaciens peuvent administrer une gamme complète de vaccins, même si cela diffère d'une juridiction à l'autre. Selon le rapport, «le Canada s'efforce d'harmoniser davantage les rôles des pharmaciens dans les provinces, en tenant compte des variations actuelles en matière d'autorisation, de prescription et de financement des vaccins».À travers ce rapport énumérant les meilleures pratiques, la FIP vise à encourager la vaccination en pharmacie, notamment via des campagnes de sensibilisation ciblées pour lutter contre l'hésitation vaccinale et contre la désinformation. Parmi les autres bonnes pratiques, citons:L’introduction progressive des réglementations relatives à la vaccination en pharmacie afin d'obtenir le soutien du public et de montrer les avantages d'un accès accru. L'Australie et l'Allemagne ont utilisé cette méthode de changement progressif.Une offre de programmes de formation structurés aux pharmaciens pour renforcer les compétences publiques et professionnelles, comme en Arabie saoudite et en Belgique.L’intégration des carnets de vaccination dans les systèmes de santé électroniques nationaux. La Belgique, l'Irlande et le Portugal l'ont fait pour améliorer la coordination des soins avec d'autres professionnels de la santé.Le soutien à la collaboration interprofessionnelle pour lutter contre la résistance des autres professionnels de la santé. C'est ce que font la France et la Grèce, selon ce rapport. Le principal obstacle à la vaccination en pharmacie reste le manque de soutien de la part du gouvernement ou du système de santé, en particulier dans les pays où il n'existe pas de cadre juridique pour la vaccination en pharmacie. La rémunération est aussi un obstacle majeur dans les pays où les pharmaciens ne sont pas autorisés à administrer une large gamme de vaccins. Souvent, ces pays ne disposent pas d'un cadre réglementaire solide pour la vaccination en pharmacie, ni de mécanismes de paiement structurés pour la vaccination.Un autre obstacle provient des autres professions de santé – les médecins et les infirmières qui s'opposent à l'élargissement du champ d'activité des pharmaciens. Leurs préoccupations concernent la surveillance clinique, la formation et la concurrence. Un problème qu’a su résoudre le Canada grâce à des accords structurés et des programmes de formation conjoints, note le rapport. À lire aussi: Pharmacie en France et au Québec: deux mondes, une professionEn Roumanie et en Hongrie en revanche, les associations médicales continuent de s'opposer à la vaccination par les pharmaciens. «Si une résistance initiale de la part des médecins et des infirmières a été observée dans plusieurs pays, un dialogue continu, des changements réglementaires et une efficacité démontrée ont contribué à instaurer la confiance et l'acceptation», souligne le document, citant la France, Israël et le Brésil comme exemples de pays où les médecins étaient initialement réticents, mais sont désormais plus favorables à la vaccination par les pharmaciens.Le rapport de la FIP donne un aperçu (voir le tableau 4 ci-dessous, en anglais) de la vaccination en pharmacie dans sept pays du monde, en précisant que toutes les régions d'un même pays n'ont pas les mêmes politiques. L'Australie, par exemple, est semblable au Canada dans la mesure où les réglementations diffèrent d'un État à l'autre, les pharmaciens de l'Australie du Sud étant les premiers à disposer d'un champ d'exercice pour les pharmaciens vaccinateurs. Un aperçu du champ d'exercice des pharmaciens dans les différentes juridictions est disponible sur le site internet de l'Association des pharmaciens du Canada.

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