Une carrière médicale jalonnée d'anniversaires

Nous soulignons les anniversaires et les fêtes pour nous souvenir des gens que nous aimons – pour les honorer comme il se doit. Célébrer des personnes spéciales à des moments spéciaux. Qu’il s’agisse d’un texto rapide, d’une carte sincère ou d’un message sur Facebook, ces jalons comptent. La célébration peut être modeste ou extravagante – jusqu’à inviter Elton John à chanter dans votre salon (je n’ai pas dit que cela s’était produit à Calgary, un soir enchanteur).Mais comment marquer les étapes d’une carrière médicale? Quels anniversaires comptent vraiment?Le point de départ – Tout commence ici…D’emblée, un petit problème se pose: où placer le «kilomètre zéro»? Les résidents de Victoria savent précisément où se trouve la borne, mais ici, ce n’est pas si simple. Le début correspond-il à la lettre d’admission en faculté de médecine ou au premier jour officiel? Traditionnellement, pour la plupart, le chronomètre démarre au moment où le diplôme de médecine (MD) est obtenu. Mais puisque la résidence et les surspécialisations peuvent durer de deux à sept ans, le véritable «départ» serait peut-être le premier jour de pratique autonome – souvent une décennie après l’entrée à la faculté. Autrement dit, le commencement n’est pas tout à fait le début d’une carrière.1er anniversaire – Je l’ai vraiment fait!Il a fallu franchir bien des étapes pour en arriver là, mais cet anniversaire mérite d’être célébré. Prendre des décisions et soigner des patients sous supervision, c’est une chose; le faire seul, en pratique indépendante, en est une autre. Pour la plupart, cette première année est terrifiante, peu importe les soutiens encore disponibles. Beaucoup s’accrochent, espérant surtout ne causer aucun tort. Et pourtant, c’est un moment charnière: exercer enfin la médecine pour laquelle on s’est formé. Félicitations.5e anniversaire – Je commence à comprendreLes cinq premières années sont celles de l’apprentissage pratique le plus intense. Les médecins s’appuient sur leurs bases théoriques et académiques, mais testent désormais leurs compétences sur le terrain, parfois en eaux inconnues. On ne peut pas tout voir ni tout vivre pendant la résidence. On apprend par volume, par répétition… et par ses erreurs (espérons-le mineures à ce stade). Chaque année renforce la base et élargit l’éventail des savoirs. Au bout de cinq ans, il y a matière à fêter: si un diplôme existait pour avoir «survécu et prospéré» pendant cette période, il serait décerné ici.10e anniversaire – Trop occupéÀ ce stade, la plupart des médecins sont solidement ancrés dans leur pratique. Ils gèrent des panels de patients considérables, cumulent les tâches administratives, enseignent, dirigent des équipes. Ce n’est pas qu’ils refusent de célébrer; c’est qu’ils n’ont tout simplement plus le temps.Dix ans, c’est une étape majeure, mais souvent soulignée en coup de vent: un bref «Déjà une décennie?» avant de replonger dans le travail.À lire aussi: Retrouver le sens en médecine: quand les «moments sacrés» protègent du burn-out25e anniversaire – Pause bien méritéeVoilà un jalon qui se fête. Le 25e anniversaire invite à la réflexion, au bilan. Certains s’offrent un voyage de rêve, une année sabbatique ou simplement une pause salutaire.Beaucoup ont connu l’épuisement professionnel à ce stade – et, espérons-le, appris à le gérer. Plusieurs ont changé de rôle, de province ou de trajectoire. À 25 ans de carrière, la plupart n’ont plus rien à prouver. Ils atteignent ce qu’on pourrait appeler le «sweet spot» de la pratique (un lapsus révélateur l’a un jour transformé en «sweat spot»…).Expérience, sagesse, leadership: tout converge. Ce moment mérite reconnaissance. Ils l’ont amplement gagnée.30e, 35e, 40e, 45e anniversaire – La boucle se referme?Ces anniversaires ont tendance à se fondre les uns dans les autres. La vie hors médecine prend plus de place. Le rythme devient plus difficile à soutenir. Les mots «retraite» ou «semi-retraite» commencent à s’inviter dans les conversations.À ce stade, les jalons ne donnent plus lieu à de grandes célébrations, mais à des moments de reconnaissance plus discrets: témoins de résilience, de persévérance et d’adaptabilité. Ces anniversaires marquent la survie – à travers les changements de la médecine, des patients et de soi-même.À lire aussi: La blouse blanche, un symbole tenace50e anniversaire – L’âge d’orUn médecin encore en pratique après 50 ans? Rarissime – et de plus en plus. Si vous en croisez un, applaudissez-le. Si c’est vous, installez-vous confortablement: voici une chaise moelleuse et une tasse de thé. Ces praticiens n’ont jamais perdu l’amour du métier… ou n’ont jamais trouvé de loisir pour le remplacer. Quoi qu’il en soit, ce jalon symbolise une vie entière au service des autres. Et pour ceux qui ont pris leur retraite, le 50e est l’occasion de célébrer un parcours bien rempli – et de raconter, autour d’un dîner, quelques histoires bien méritées.60e anniversaire – Y a-t-il encore quelqu’un?Soyons honnêtes: si quelqu’un exerce encore 60 ans après ses débuts, il est peut-être temps d’intervenir (sauf s’il a obtenu son diplôme avant 20 ans).Ce jalon relève davantage de l’institutionnel: une étape que les facultés de médecine, les hôpitaux ou des publications comme The Medical Post (la publication sœur de Profession Santé ailleurs au Canada) peuvent célébrer.Et justement: joyeux 60e anniversaire au Medical Post (fondé en septembre 1965)! Voilà un jalon qui mérite qu’on en parle.Le Dr Ted Jablonski est un artiste et écrivain. Médecin de famille retraité, il se consacre désormais à la médecine sexuelle et à la santé des personnes transgenres dans le sud de l'Alberta, tout en restant fermement ancré dans le domaine des soins primaires aigus.

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