Médecins à cœur ouvert

Inscrit au tableau depuis 1973, le Dr Denis Audet a vécu toutes les grandes réformes du réseau de la santé. Mais aucune ne l’a ébranlé comme la Loi 2. Pour la première fois, il se demande sérieusement s’il doit prendre sa retraite.

«C’est dangereux, la loi 2. Et ça va au-delà des sous des docteurs. (...) La loi 2 enlève des droits des citoyens qu’on tenait tous pour acquis dans notre démocratie», dénonce la Dre Cynthia Lauriault dans ce billet tiré d'une prise de parole lors d'une manifestation contre la loi spéciale.

«J’ai prêté serment, pour les patients, pas pour le gouvernement, et je les protègerai jusqu’au bout. Même sous peine d’amende», clame la Dre Maya-Geneviève Cholette-Tétrault en réaction à la loi 2.

À l’ère du virtuel, la Dre Ginevra Mills s’interroge: que perd-on lorsque l’enseignement médical se fait sans regards, sans voix et sans contact humain?

Alors que Québec a inclus dans sa loi spéciale une disposition pour «empêcher les médecins de s’exiler», de plus en plus songent à partir. Le parcours de la Dre Mai-Anh Le Van illustre un ras-le-bol que confirment les chiffres.

La majorité des médecins canadiens envisagent de prolonger leur carrière bien au-delà de 60 ans, voire de 70 ans. D’autres, plus jeunes, rêvent au contraire d’un départ hâtif à la retraite, motivés par le besoin de respirer enfin.

À quelques jours de quitter son poste de directeur national de la santé publique, le Dr Luc Boileau a accordé une entrevue-fleuve à Profession Santé.

Mû par une intarissable volonté d’aider ses patients, c’est pour eux que le Dr Martin Plaisance, néphrologue au CHU de Sherbrooke depuis 25 ans, a instauré le premier programme d’hémodialyse à domicile en Estrie, choisi d’offrir l’aide médicale à mourir et est même devenu donneur il y a quelques années.