Une approche simple pour améliorer la prise en charge du diabète gestationnel

Une étude parue dans Diabetic Medicine expose une approche simple pour le titrage quotidien de l’insuline sous contrôle de la patiente aux prises avec un diabète gestationnel. Il en résulte une glycémie à jeun plus faible et un poids de naissance plus bas, sans provoquer d’hypoglycémie significative. Les auteurs de cette étude1 d’observation rétrospective menée dans une clinique du sud-ouest de l’Angleterre, rappellent que de multiples issues défavorables de la grossesse sont associées au diabète gestationnel (DG): la macrosomie et les bébés de grande taille par rapport à l’âge gestationnel, les traumatismes maternels et infantiles à la naissance, le besoin accru d’intervention obstétrique à l’accouchement (par ex. césarienne), l’hypoglycémie, la jaunisse, les problèmes respiratoires et la mortalité périnatale2-4. De nombreuses femmes souffrant de DG sont en surpoids et présentent donc un certain degré de résistance à l’insuline. Or, les lignes directrices ne recommandent aucune approche pour le titrage de l’insuline dans ce cas particulier. Les chercheurs ont donc conçu un algorithme permettant d’obtenir un contrôle rapide de la glycémie à jeun. Celui-ci se présente sous la forme d’un arbre décisionnel à trois branches permettant aux femmes de déterminer si elles doivent augmenter ou réduire leurs doses d’insuline basale ou la laisser inchangée. Éléments de méthodologie Les femmes atteintes de DG ont été divisées en deux groupes pour l’analyse: celles qui ont eu besoin d’un traitement à l’insuline et celles qui n’en ont pas nécessité (groupe témoin). La dose initiale d’insuline était de 14 unités à action intermédiaire. Toutes les patientes sous insuline se sont vu conseiller une augmentation de leur dose d’insuline de 4 unités chaque jour où leur glycémie à jeun était ≥ 5,0 mmol/L (90 mg/dL). Il leur a été demandé de continuer à faire cela quotidiennement jusqu’à ce que leur glycémie à jeun soit constamment < 5,0 mmol/L. Les chercheurs ont comparé les doses d’insuline et les valeurs de glucose à 36 semaines de gestation, ainsi que les résultats maternels et néonatals, chez 105 femmes ayant terminé leur grossesse avant la mise en place de la procédure d’intervention (titrage de l’insuline) et 93 autres après celle-ci. Les caractéristiques de base des femmes dans les groupes avant et après étaient les mêmes. Quelques résultats Les résultats à 36 semaines montrent que les patientes mises sous insuline après la mise en œuvre de l’algorithme ont connu des améliorations dans toutes les mesures primaires: Dose quotidienne totale d’insuline plus élevée (53,1 unités vs 36,4; p = 0,027; 0,56 vs 0,37 unités/kg/j; p = 0,029); Glycémie à jeun moyenne plus faible (4,6 vs 5,1 mmol/L [83 vs 92 mg/dL]; p = 0,031); Poids à la naissance plus bas selon le score Z (0,34 vs 0,92; p = 0,005); Aucune différence significative n’a été observée pour la macrosomie ou les césariennes; Aucune femme n’a souffert d’hypoglycémie sévère. En terminant, les auteurs soulignent que la simplicité et le coût minimal de cette intervention constituent des atouts majeurs. Les patientes se sont déclarées satisfaites de l’autonomie qu’on leur a accordée et des résultats qu’elles ont obtenus. Cette approche simple et pragmatiques de l’insulinothérapie pendant la grossesse donne d’excellents résultats dans un contexte réel. Plusieurs aspects de cette approche doivent néanmoins être évalués plus en profondeur.

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