Un nouveau traitement approuvé pour une forme courante de cancer du cerveau

Deux mois après la Food and Drug Administration (FDA), Santé Canada vient à son tour d’approuver le VoranigoMD (vorasidenib), un traitement oral sous forme de comprimés de 10 et 40 mg ciblant spécifiquement le gliome de grade 2 exprimant une mutation de l’isocitrate déshydrogénase (IDH) chez les adultes et les enfants âgés de 12 ans et plus. Selon son fabricant, le laboratoire Servier, il s’agit «de la première avancée majeure en matière de traitement (de cette forme de cancer du cerveau) en près de 25 ans».Les gliomes sont les tumeurs cérébrales primitives les plus fréquentes. Leur incidence annuelle est d’environ 6 cas pour 100 000 personnes dans le monde. Au pays, ils constituent le deuxième type de cancer le plus fréquent chez les Canadiens de moins de 40 ans, et la deuxième cause la plus courante de décès par cancer dans ce groupe d’âge.Parmi ces cancers du cerveau, les gliomes associés à des mutations des gènes IDH1 et IDH2, qui sont censés coder la production des enzymes isocitrate déshydrogénases aidant à décomposer les nutriments et à générer de l’énergie pour les cellules, sont les plus couramment diagnostiqués chez les adultes de moins de 50 ans. Quand ils évoluent vers des gliomes de haut grade, ils deviennent difficiles à traiter et ont un mauvais pronostic, car ils continuent de croître et de s’infiltrer dans le tissu cérébral, les mutations des gènes IDH1 et IDH2 empêchant les cellules de se différencier ou de se spécialiser.Le vorasidenib est un double inhibiteur des enzymes IDH1 et IDH2 mutées qui a été développé pour pénétrer la barrière hématoencéphalique. Il vient ainsi réduire l’activité de deux enzymes pour aider à contrôler la maladie. À lire aussi: Prédire les métastases au cerveau grâce à l’IAL’essai clinique sur lequel Santé Canada s’est appuyé a montré que la survie sans progression (ou PFS, pour progression-free survival) est de 27,7 mois pour les patients sous vorasidenib, contre 11,1 mois pour les patients sous placebo. Selon le Dr Ingo Mellinghoff, le neuro-oncologue américain qui a dirigé cet essai, «la prise orale de ce médicament de précision permet une réduction du risque de progression de la tumeur de 61%, ce qui est, pour nous, un signe significatif d’efficacité.»En outre, le vorasidenib a retardé la nécessité de recourir à d’autres traitements (chimiothérapie et radiothérapie) et les patients ont généralement bien toléré le médicament, les effets secondaires les plus fréquents étant l’augmentation des enzymes hépatocytaires, de la fatigue et de la diarrhée. «Ce traitement représente un progrès important dans le traitement des gliomes de grade 2 exprimant une mutation d’IDH», estime la Dre Mary Jane Lim-Fat, neuro-oncologue au Centre hospitalier universitaire Sunnybrook, à Toronto. «Ralentir la progression de la tumeur et retarder l’émergence d’une maladie de haut grade sont des objectifs clés dans le traitement des gliomes, et ce traitement contribue à adresser ces défis», ajoute la médecin citée dans le communiqué du laboratoire Servier.La monographie canadienne du VoranigoMD peut être consultée ici.

Un nouveau traitement approuvé pour une forme courante de cancer du cerveau

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