Un médecin sanctionné pour des publicités trompeuses

Cette publicité a été publiée trois fois dans le quotidien La Presse en 2016 et a aussi été diffusée sur le site web de l’Institut canadien de chirurgie esthétique entre 2013 et 2014. L’annonce faisait la promotion du nouveau facelift «mobilité optimale», créé par le Dr Nabil Edward Fanous. «Ce lifting utilise un minimum de cicatrices et de chirurgies, sans anesthésie générale. Vous pourriez paraître 10 à 13 ans plus jeune», pouvait-on lire. Or, les publicités étaient trompeuses puisque le délai entre la chirurgie et la photo post opératoire était trop court et non représentatif des résultats réels. De plus, le texte de la publicité ne mentionnait pas le rôle important des autres interventions effectuées chez les patientes, tels le lifting du front, les injections de Restylane et de Botox et la lipectomie sous le menton par liposuccion. À lire aussi: Cinq ans de radiation pour des gestes à caractère sexuel Le conseil de discipline du Collège des médecins a également conclu que le grand public pouvait être trompé ou induit en erreur par le sourire, le maquillage, la coiffure et l’angle de vue dans la photo «après». Par ailleurs, le Tribunal reproche aux chirurgiens esthétiques de suggérer que cette technique permettait un rajeunissement de 10 à 13 ans alors que le rajeunissement ne peut être véritablement quantifié en terme d’âge. Le code de déontologie des médecins est pourtant clair: la publicité ne peut constituer une représentation fausse, trompeuse ou incomplète quant à l’étendue des services offerts par le médecin, notamment quant à son niveau de compétence, quant à l’étendue ou à l’efficacité de ses services ou en faveur d’un médicament, d’un produit ou d’une méthode d’investigation ou d’un traitement particulier. Pas de mauvaise foi De son côté, le Dr Fanous a plaidé que les infractions commises «ne sont pas teintées par la mauvaise foi, ni par la malhonnêteté ou la volonté de tromper». Selon lui, les patientes n’ont pas été induites en erreur et ont donné un consentement éclairé. Il ajoute que les deux exigences du Guide d’exercice du Collège des médecins ont été respectées. La première exigence est d’écrire en bas de la photo que celle-ci est publiée à titre indicatif et ne constitue aucunement une garantie de résultat. La seconde exigence est d’écrire la provenance ou la source documentaire de la photo. Le chirurgien esthétique a écopé de 17 500$ d’amende. Une information factuelle et exacte En 2019, dans une mise à jour de son guide d’exercice intitulé Le médecin, la publicité et les déclarations publiques, le Collège des médecins insistait sur la nécessité pour ses membres d’éviter d’induire en erreur, de faire naître de faux espoirs et des attentes irréalistes. Selon les exigences du Collège, l’information communiquée doit être factuelle, exacte et vérifiable. «L’idée que se fait un patient de la profession médicale passe certes par les soins qu’il reçoit de son médecin, mais également par l’image que la population en général entretient sur la profession à travers les médias d’information», indique le document d’une vingtaine de pages.

Un médecin sanctionné pour des publicités trompeuses

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