Un médecin reconnu coupable d’avoir contribué à la dépendance aux narcotiques d'une patiente

Un médecin ontarien a été reconnu coupable de faute professionnelle et condamné à payer 6 000 $ d’amendes après avoir admis que ses pratiques de prescription avaient contribué à la dépendance aux narcotiques d'une patiente. L’audience a eu lieu le 29 septembre dernier, la décision disciplinaire n’a toutefois été rendue publique que tout récemment. Le Dr Harvey Stephen Pasternak, qui a été inscrit au tableau du Collège des médecins et chirurgiens de l'Ontario pendant près de cinq décennies, avait déjà accepté de cesser définitivement l’exercice de la médecine, au Canada ou dans toute autre juridiction, en février dernier. Ce n'était pas la première fois que le Dr Pasternak faisait l'objet d'une enquête et était sanctionné par le Collège. En 2018, il avait dû se soumettre à une supervision clinique pour ses prescriptions de narcotiques et de substances contrôlées pour une durée de 12 mois. On l’avait aussi obligé à tenir un registre des prescriptions de ces médicaments, et il avait été condamné à payer 10 180 $ pour le coût de la procédure. Dans la première affaire, un médecin du service des urgences avait fait part au Collège de ses préoccupations au sujet d'une patiente (patiente A) qui avait été amenée à l’hôpital pour une possible surdose de narcotiques. Un expert engagé par le Collège avait constaté qu’on avait donné à la patiente de fortes doses d'opioïdes et de benzodiazépines, et qu’on avait augmenté ses doses et changé sa médication, ce, sans examen physique ni réévaluation pour évaluer l'efficacité des augmentations de doses et du changement de médicament. Cette affaire a ainsi conduit à examiner le dossier de 15 autres patients. L’enquête a alors montré que dans 14 cas, le Dr Pasternak avait exposé ses patients à des dommages potentiels. Un expert a ainsi conclu que le Dr Pasternak «n'a pas respecté les normes de pratique, a fait preuve d'un manque de connaissances, de compétences et de jugement et qu’il a exposé ou potentiellement exposé ses patients à un préjudice ou à une blessure». Dans sa réprimande à l'égard du Dr Pasternak, le comité disciplinaire a admonesté le médecin pour son rôle dans l'aggravation des problèmes de dépendance aux narcotiques de sa patiente, en soulignant son inconduite passée. «La plupart des médecins ne se présentent jamais devant ce comité disciplinaire. Pourtant, c'est la deuxième fois que ce comité conclut à une faute professionnelle de votre part», a-t-il déploré lors de l'audience, qui a eu lieu par vidéoconférence. «Vos rencontres avec la patiente A pendant de nombreuses années et les résultats négatifs qui en ont découlé montrent clairement pourquoi vous ne devriez plus jamais pratiquer la médecine. Vos actions sont une source d'embarras pour vos pairs.»

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