Traiter le syndrome «J’ai pas le temps!»

Il s’agit d’une maladie courante: le syndrome du manque de temps. Si seulement il existait une ordonnance pour le guérir! Conscients de l’absence de remède simple, de nombreux auteurs et blogueurs spécialisés dans la gestion du temps prodiguent des conseils pour lutter contre ce fléau moderne très répandu. Mais les médecins sont confrontés à des contraintes particulières. Pour y remédier, l’Ontario Medical Association a dernièrement publié sur son site web un mémo intitulé «9 ways to create time in your busy day - practical tips for doctors». Pour obtenir des conseils encore plus spécifiques, le Medical Post (la publication sœur de Profession Santé ailleurs au Canada) a consulté ses lecteurs médecins, qui ont partagé leurs propres astuces pour remédier au manque de temps.Liste électronique et exercice physique«Je suis une fervente adepte de Microsoft To Do! J’oublierais chaque tâche si je ne l’avais pas notée. Les rappels automatiques sont essentiels. Le fait de savoir que mon téléphone m’aidera à me souvenir des dates et échéances clés allège ma charge mentale. De plus, il n’y a rien de mieux que de cocher une tâche sur sa liste de choses à faire. Je me rends au travail à vélo tout au long de l’année. Ce n’est pas forcément un gain de temps, mais je trouve qu’il est beaucoup plus facile d’évacuer le stress d’une journée de travail chargée en faisant de l’exercice pendant que je rentre à la maison. Et en intégrant l’exercice à mon trajet, il est plus facile de m’assurer que je bouge mon corps tous les jours. Mon partenaire et moi nous sommes récemment inscrits au service de livraison de repas Factor. Cela nous a permis de réduire notre dépendance à la restauration rapide en nous assurant d’avoir des repas riches en protéines prêts en l’espace de trois minutes, le tout pour un prix très raisonnable.»– Dre Melanie Bechard, médecin aux urgences pédiatriques d’Ottawa (Ontario)Dictée vocale«La dictée vocale intégrée à mon dossier médical électronique (DMÉ) a été mon plus grand gain de temps au cours de la dernière décennie. En tant que spécialiste, j’avais l’habitude de passer plusieurs heures après chaque journée de travail à rédiger des notes de consultation. Il y a quinze ans, j’ai adopté la dictée vocale. J’utilise un Macintosh et cette fonctionnalité me permet de dicter une note de consultation directement dans mon DMÉ Oscar, immédiatement après avoir vu un patient. Il me faut environ deux minutes pour la générer et la relire, puis je l’envoie via le gestionnaire de rapports de santé de SigMail. Les médecins de famille reçoivent mon compte-rendu dans leur DME quelques minutes après que j’ai vu leur patient et ma secrétaire n’a rien à faire. Quant à moi, je ne ramène pas de travail à la maison.»– Duncan Rozario, chef du service de chirurgie de l’hôpital Trafalgar Memorial à Oakville (Ontario)Lire aussi: La dictée vocale pour gagner en efficacitéAnticipez les imprévus et demandez de l’aide«Si vous n’avez jamais le temps de déjeuner, dîner ou autre, apportez des collations rapides que vous mangerez sur le pouce. Si vous êtes toujours en retard, prenez moins de patients, prévoyez du temps de rattrapage et réservez-en pour les imprévus. Ne dites pas à votre famille que vous quittez l’hôpital ou le bureau avant d’être en route. Utilisez votre téléphone comme un téléphone — enlevez les applications de médias sociaux! Notre hôpital dispose d’un système QR pour la création des étiquettes individuelles des patients. J’ai mon propre code QR qui crée un autocollant avec toutes mes informations – facile à coller sur une note, une ordonnance ou des formulaires. J’adore ce système. Ensuite, demandez de l’aide. Pendant la première partie de ma carrière, j’ai travaillé dans des milieux où j’étais la seule médecin. Maintenant que je travaille avec une poignée de spécialistes et de prestataires de soins paramédicaux, j’essaie de ne pas oublier de leur demander de l’aide ou de leur déléguer des tâches afin de pouvoir continuer à faire avancer les choses aux urgences. Mais cela va dans les deux sens: je me mets en quatre pour les aider les jours où ils sont débordés.»– Dre Sarah Giles, médecin de famille et urgentologue en milieu rural à Kenora (Ontario)Regrouper les visites en dehors du cabinet«L’un des moyens que j’ai utilisés au fil des ans pour gagner du temps consiste à regrouper mes visites à domicile et de les effectuer en une seule journée, généralement à la fin de la semaine ou durant la fin de semaine. Souvent, je les combine avec la tournée des maisons de retraite, puisque je ne suis pas au bureau au départ.»– Dr Michael Simon, médecin de famille à Saint John (Nouveau-Brunswick)Lire aussi: Six façons de gagner du temps dans votre journée clinique (et d’éviter la fatigue décisionnelle)Chaque seconde compte«Si 30 secondes seulement sont "perdues" pour chacun des 30 patients vus dans une journée, cela fait 15 minutes au total. Cela peut être aussi simple que de faire des allers-retours dans son propre bureau entre deux patients. J’ai deux salles d’examen et je n’en sors que si c’est nécessaire. Lorsque je suis à l’heure, je suis dans la salle d’examen et j’attends l’arrivée du patient suivant, ce qui évite toute perte de temps. Si un patient arrive en avance ou si je suis en retard, il est amené dans l’autre salle et je m’y déplace dès que j’ai terminé. Je ne passe jamais de temps en dehors de ces deux salles au cours d’une journée de clinique.»– Dr Ted Jablonski, spécialiste de la médecine sexuelle et de la santé des transsexuels à Calgary (Alberta)Dites non aux choses stupides«Un scribe alimenté par l’intelligence artificielle (s’il fonctionne avec votre DME) et les soins en équipe (souvent discutés, rarement financés). Apprenez à vos enfants à vous aider à cuisiner et à faire le ménage dès leur plus jeune âge (c’est bon pour eux aussi!).»– Dr Eric Cadesky, médecin de famille à Vancouver (Colombie-Britannique)Lire aussi: Intégrer l’IA dans votre pratique: pourquoi pas?Être préparé, avoir l’air intelligent«La plus grande perte de temps est de ne pas savoir pourquoi un patient vient vous voir ou ce qu’il faut faire lors d’une visite particulière. Nous commençons généralement par: "Qu’est-ce qui vous amène?" J’ai remplacé cette question par: "Quels sont vos problèmes et ensuite nous discuterons de mes préoccupations à l’égard de votre santé". Je constate que si je passe un peu de temps à lire, à préparer et à organiser le dossier avant de voir un patient, je peux éviter les questions "à trous", orienter les patients vers des soins préventifs appropriés et les interroger sur des problèmes antérieurs qui nécessitent un suivi. En d’autres termes, le fait d’être préparé me permet de rester concentré et me donne l’air intelligent.»– Dr Alykhan Abdulla, médecin de famille exerçant à Manotick (Ontario)

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