Traitement de la douleur chronique: efficacité et sécurité des relaxants musculaires squelettiques utilisés à long terme

Les relaxants musculaires squelettiques à action centrale comprennent des médicaments antispastiques et antispasmodiques, tels que le baclofène, la chlorzoxazone, la cyclobenzaprine, le méthocarbamol, l'orphénadrine et la tizanidine. Ils sont recommandés pour les affections musculosquelettiques aiguës, notamment les spasmes et les lombalgies, et sont également employés de manière non conforme pour de nombreuses autres affections douloureuses et non douloureuses. Ces agents doivent être utilisés avec prudence en raison de leurs effets indésirables sur le système nerveux central, notamment la somnolence et les vertiges, en particulier lorsqu'ils sont utilisés en association avec d'autres médicaments à action centrale. En raison de ces effets indésirables et du manque de preuves d'efficacité à long terme, les recommandations limitent généralement l'utilisation des relaxants des muscles squelettiques à une durée maximale de deux à trois semaines.Ces dernières années, des directives plus strictes en matière de prescription d'opioïdes ont entraîné une augmentation du nombre de prescriptions de ces relaxants pour traiter la douleur chronique. Cependant, l'efficacité des relaxants musculaires squelettiques utilisés à long terme pour la douleur chronique n'est pas connue.Pour répondre à cette question, les chercheurs ont effectué une révision systématique de l'efficacité de l'utilisation à long terme (≥ 4 semaines) des relaxants des muscles squelettiques pour la douleur chronique (d'une durée ≥ 3 mois). La révision n'a inclus que des essais cliniques randomisés et des études de cohorte avec groupes de comparaison évaluant l’utilisation de relaxants des muscles squelettiques pour la douleur chronique pour une durée minimum d’un mois. Les études incluses ont été classées par syndrome de douleur chronique: lombalgie, fibromyalgie, céphalées, crampes douloureuses ou spasticité, et autres syndromes douloureux (arthrose, spondylose cervicale, neuropathie, douleur cancéreuse, douleur liée au reflux gastrique, orchialgie). Les principaux résultats sont résumés ci-bas:L’étude a porté sur 30 essais contrôlés randomisés avec 1 314 participants et 14 études de cohorte avec 1 168 participants ayant reçu des relaxants musculaires squelettiques pour une douleur chronique.Les essais contrôlés randomisés présentaient un risque de biais faible à modéré, et la qualité des études de cohorte était moyenne à bonne.Les études étaient principalement de courte durée (4 à 6 semaines).Neuf relaxants des muscles squelettiques différents étaient représentés dans les études identifiées. Onze études (25%) portaient sur le baclofène, huit (18%) sur la tizanidine et sept (16%) sur la cyclobenzaprine.Les preuves d'efficacité étaient les plus solides pour les relaxants musculaires squelettiques utilisés pour la névralgie du trijumeau, la cervicalgie ou les crampes douloureuses.Les données suggèrent que les relaxants des muscles squelettiques ne sont pas plus bénéfiques qu'un placebo pour le traitement de la fibromyalgie, de la lombalgie ou d'autres syndromes douloureux.Les effets indésirables les plus fréquents étaient la sédation, les vertiges et la sécheresse buccale.Aucune étude n'a mesuré le mauvais usage des relaxants musculaires squelettiqueÀ lire aussi: Substances désignées: tout savoir sur les changements proposés au nouveau règlement fédéralLes auteurs concluent que, dans cette revue systématique, l'utilisation à long terme de relaxants musculaires squelettiques pour la douleur chronique peut être bénéfique pour les patients souffrant de spasmes ou de crampes douloureuses et de douleurs cervicales. Cependant, l'utilisation à long terme pour la lombalgie, la fibromyalgie ou les maux de tête n'a pas semblé être bénéfique. Les auteurs recommandent aux cliniciens d'être vigilants quant aux effets indésirables des relaxants des muscles squelettiques et d'envisager la déprescription de ces agents si les objectifs liés à la douleur ne sont pas atteints.Les auteurs soulignent que la plupart des études examinées n'ont duré qu'un mois ou un peu plus, et que cette courte durée peut favoriser une plus grande efficacité (de nombreux traitements pharmacologiques de la douleur montrent une efficacité décroissante avec le temps) et moins d'effets indésirables (qui peuvent se développer avec le temps, y compris une mauvaise utilisation des relaxants musculaires squelettiques).Les chercheurs indiquent également que des études antérieures suggèrent que jusqu'à 30% des personnes utilisant des opioïdes se voient également prescrire des relaxants musculaires squelettiques. De telles combinaisons augmentent le risque de surdosage lié aux opioïdes, en particulier chez les personnes qui prennent des relaxants musculaires squelettiques pour de longues périodes. En outre, malgré la prévalence croissante de l'utilisation des relaxants des muscles squelettiques, cette revue systématique ne suggère que des preuves limitées d'efficacité pour une utilisation à long terme pour un faible nombre de syndromes douloureux.

Traitement de la douleur chronique: efficacité et sécurité des relaxants musculaires squelettiques utilisés à long terme

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