Syndrome des jambes sans repos: des changements importants dans les nouvelles lignes directrices

Les nouvelles lignes directrices de pratique clinique de l'American Academy of Sleep Medicine (AASM) apportent des changements importants, notamment un nouveau traitement de première intention pour le syndrome des jambes sans repos (SJSR). De nombreux essais cliniques et études longitudinales ont contribué à l'élaboration de ces lignes directrices, mises à jour pour la dernière fois en 2012.L'un des principaux changements apportés est l'accent mis sur l'évaluation du taux de fer chez tous les patients atteints du SJSR. En fonction des résultats, une supplémentation ferrique est désormais recommandée, car de plus en plus de preuves montrent qu'un faible taux de fer dans le cerveau est un facteur majeur de cette affection. Pour les adultes, les lignes directrices de l’AASM recommandent fortement l'administration intraveineuse de carboxymaltose ferrique (ainsi que deux autres options intraveineuses) et de sulfate ferreux par voie orale. Chez les enfants, le sulfate ferreux est présenté comme une recommandation conditionnelle et c’est actuellement le seul traitement approuvé pour le SJSR pédiatrique. À consulter: Prise en charge de l’hépatite B chronique: mise à jour des lignes directricesAutre changement: l'AASM ne recommande plus l'utilisation d'agonistes dopaminergiques comme traitement de première intention. Les nouvelles lignes directrices prennent leurs distances par rapport à l'utilisation standard du pramipexole et du ropinirole, en émettant des recommandations désormais conditionnelles. Il s'agit d'un changement par rapport aux lignes directrices de 2012, qui soutenaient fortement ces deux médicaments. Au cours de la dernière décennie, des recherches ont montré que l'utilisation à long terme de ces deux traitements et d'autres médicaments dopaminergiques peut entraîner une amplification, c'est-à-dire une aggravation progressive des symptômes du SJSR, tant en termes d'intensité que de durée.À la place, la directive recommande fortement trois inhibiteurs calciques alpha-2-delta comme options de première intention: la gabapentine enacarbil, la gabapentine et la prégabaline. Ces médicaments ne sont pas associés au risque d'augmentation observé avec les agents dopaminergiques.«Un tournant»«Les nouvelles lignes directrices de pratique clinique de l'AASM représentent un tournant important dans le traitement du SJSR chez les adultes», affirme le Dr John Winkelman, président du groupe de travail de l'AASM et professeur de psychiatrie à la Harvard Medical School. «En nous appuyant sur les meilleures données disponibles dans la littérature scientifique, nous avons formulé des recommandations qui amélioreront la capacité des cliniciens à fournir des soins centrés sur le patient aux personnes atteintes du SJSR», ajoute le Dr Winkelman, également chef du programme de recherche clinique sur les troubles du sommeil au Massachusetts General Hospital.Lire aussi: Carence en fer et anémie: les connaissez-vous bien?Ces lignes directrices introduisent également une recommandation conditionnelle pour une nouvelle thérapie: la stimulation bilatérale à haute fréquence du nerf péronier. Ce traitement, qui consiste à porter un dispositif stimulant les nerfs des jambes avant le coucher, a présenté de nouvelles preuves de son efficacité depuis la dernière mise à jour en 2012.L'oxycodone à faible dose et à libération prolongée et d'autres opioïdes à faible dose font également l’objet d’une recommandation conditionnelle. Bien que ces médicaments se soient révélés efficaces dans le traitement du SJSR, les auteurs soulignent qu'ils comportaient des risques et devaient donc être utilisés avec prudence et sous étroite surveillance clinique.À consulter: Comment le café peut interférer avec certains médicamentsSelon les auteurs, les facteurs aggravants du SJSR comprennent l'alcool, la caféine, certains antidépresseurs et antihistaminiques, ainsi que l'apnée obstructive du sommeil non traitée.Le SJSR touche 5 à 10% de la population canadienne. Il se caractérise par une envie irrésistible de bouger les jambes, souvent accompagnée de sensations désagréables. Il survient le plus souvent le soir ou la nuit, en position assise ou allongée. Bien que le SJSR puisse être intermittent, les cas chroniques sont plus fréquents. La prévalence des symptômes liés au SJSR augmente avec l'âge et est plus fréquente pendant la grossesse.Les nouvelles lignes directrices de l'AASM ont été publiées dans le Journal of Clinical Sleep Medicine.

Syndrome des jambes sans repos: des changements importants dans les nouvelles lignes directrices

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes