Six semaines de radiation pour avoir omis de dévoiler un diagnostic

Une neurologue vient d’écoper de six semaines de radiation pour avoir omis d’informer des parents du diagnostic d’épilepsie de leur enfant. Pendant quatre ans, les parents ont ainsi été tenus dans l’ignorance de cette maladie neurologique.Le 8 mai 2013, Renée-Myriam Boucher, qui travaille au CHU de Québec, demande un électroencéphalogramme qui montre un foyer épileptique modérément actif à très actif chez son patient de cinq ans. Or, ce n’est que le 10 mai 2015, soit plus de deux ans plus tard, qu’elle interprète les résultats de l’examen. À ce moment, la Dre Boucher omet d’informer les parents de l’enfant, retardant ainsi la prise en charge.Lors d'une consultation en neurologie, le 14 décembre 2017, la mère de l’enfant apprend que son enfant souffre d’épilepsie après qu’il ait passé un second électroencéphalogramme.La mère s’est dite fâchée de la situation, car pendant plusieurs années, elle cherchait à comprendre les raisons du malaise de son enfant. « Elle considère que ce manque d’information aurait pu avoir des conséquences pour l’enfant, car ses réactions (fatigues, étourdissements, etc) auraient pu arriver dans n’importe quelles activités », selon la décision du Conseil de discipline.Le Conseil souligne que si les résultats de l’examen de mai 2013 avaient été communiqués aux parents en temps opportun, des mesures auraient pu être prises afin d’assurer la protection de l’enfant, dont le dossier médical fait état d’épisodes probables, de convulsions, d’étourdissements. « Le jeune patient et ses parents tenus dans l’ignorance d’un diagnostic d’épilepsie ont vécu un stress inutile. »Manque d’effectifsDe son côté, la Dre Renée-Myriam Boucher dit avoir cru, à tort, qu’elle avait discuté en mai 2013 du diagnostic avec les parents et qu’il restait uniquement à dicter le rapport. Le fait que l’examen ait été effectué deux jours après que la neurologue l’ait demandé a semé la confusion. Habituellement, le patient est vu le jour même de l’examen, ce qui n’a pas été le cas.Elle dit avoir réalisé sa méprise uniquement en lisant la demande d’enquête faite par la mère de l’enfant en 2017.La Dre Boucher a fait également état d’un manque d’effectifs au service de neurologie pédiatrique. Même si l’enfant était sur la liste d’attente, elle ne l’a pas vu comme cela était prévu initialement, dit-elle. En fait, elle voyait moins de patients en externe et priorisait ceux qui étaient hospitalisés.Malgré tout, celle-ci reconnait que la charge de travail d’un médecin et les difficultés de gestion ne la relèvent pas de ses obligations déontologiques.Un événement « isolé »Après avoir constaté son erreur, la neurologue a mis en place des procédures pour identifier rapidement et sur une base fréquente les examens non dictés. De plus, les patients sont avisés qu’ils peuvent obtenir de l’information en tout temps s’ils ont des questionnements.La médecin demande également à ses patients de faire un appel à l’hôpital trois jours après un examen si celui-ci n’est pas effectué le même jour.Le Conseil de discipline a conclu en soulignant le caractère isolé de l’événement. « Dans l’immense majorité des examens demandés par l’intimée, ceux-ci sont faits le jour même et les intéressés sont alors informés sans autre délai même si le rapport est dicté par la suite. »La Dre Boucher n’a aucun antécédent disciplinaire.

Six semaines de radiation pour avoir omis de dévoiler un diagnostic

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes