Santé mentale: le ministre Hébert très déçu des résultats du plan d’action 2005-2010

Le plan d’action en santé mentale 2005-2010 a laissé sur sa faim le Dr Réjean Hébert. Le ministre de la Santé et des Services sociaux s’est dit «extrêmement déçu» du bilan présenté dans le rapport d’évaluation réalisé par son propre ministère l’an dernier.Ce rapport, qui décrivait les gains et l’absence de progrès dans plusieurs domaines, a été rendu public tout récemment (voir notre article).«J’ai été déçu de voir que les cibles qu'on s'était données n'ont pas été atteintes pour la très grande majorité des actions et des stratégies, sauf peut-être pour les soins de deuxième et troisième lignes où ces cibles-là ont été réalisées», a-t-il indiqué à l’occasion de l’étude des crédits de son ministère.En ce qui concerne l'articulation avec la première ligne, on est loin des cibles qui avaient été établies dans le plan d'action et on constate aujourd’hui une énorme variabilité selon les régions du Québec, a-t-il déploré.Le ministre a aussi cité le cas des guichets d’accès à la santé mentale, dont la mise en place est incomplète dans la plupart des régions de la province.Par ailleurs, l'offre de service n'est pas optimale dans plus de la moitié des centres jeunesse pour les jeunes qui ont des problèmes de santé mentale.Première ligne et milieu de vieLe Dr Hébert a été dépité d’apprendre que seules trois régions ont atteint les cibles de services de santé mentale en première ligne.En Mauricie, à peine 45% des objectifs sont atteints, en Montérégie, 40%, et à Montréal, où se retrouve la majorité des problèmes, seulement 65%.N'atteignent pas non plus leurs objectifs les soins intensifs dans le milieu de vie, qui visent à éviter aux gens atteints de troubles graves de santé mentale de se retrouver aux urgences, dans les hôpitaux et les hôpitaux psychiatriques.Il y a des régions où ce service n’existe toujours pas et, dans bon nombre de régions, le degré d’implantation est inférieur à 60%. C’est le cas des territoires de Montréal, Laval, des Laurentides, de la Montérégie et de l'Outaouais.«Alors, on ne s'étonne pas qu'il y ait des malades qui font de l'itinérance, que d’autres se retrouvent à l'urgence pour des séjours prolongés et que certains [aient besoin] d'être hospitalisés avec une intervention extrêmement lourde, [alors que cela] aurait pu évité par un suivi intensif dans le milieu», a déclaré le ministre.Problème de financementLe Dr Hébert a attribué ces piètres résultats à l’absence de financement adéquat. Le plan d’action a reçu 17 millions $ en 2004-2005, 27 millions $ en 2005-2006, 10 millions $ en 2006-2007, 15 millions $ en 2007-2008, 10 millions $ en 2008-2009 et rien en 2009-2010 et 2010-2011. En tout, 79 millions $ sur six ans.«On se dit que c’est un montant extrêmement intéressant, a-t-il commenté, mais quand on regarde l'augmentation du budget de santé mentale par rapport à l'augmentation des programmes de santé en général, la santé mentale en a eu moins que les autres», a indiqué le ministre.«La proportion des dépenses en santé mentale par rapport aux dépenses totales est passée à 6,1% et est descendue en bas de 6% à la fin du Plan d'action. Alors pas étonnant qu'on n'ait pas été capables de le réaliser», a-t-il commenté.Nouveau plan d’actionLe ministre a parlé de la nécessité de définir un nouveau plan d’action.«Il va falloir avoir les bottines qui suivent les babines et prévoir au budget les financements qui vont permettre de compléter une fois pour toute notre réseau de santé mentale», a-t-il déclaré en soulignant l'importance de créer un véritable accès en première ligne dans ce domaine.Les médecins de famille, qui voient 80% des problèmes de santé mentale, devront être outillés afin de pouvoir s’acquitter de cette tâche de façon efficace, a précisé le ministre, et les GMF devront être dotés d’intervenants sociaux.La première ligne devra aussi pouvoir référer les gens qui ont des problèmes plus importants à la deuxième et à la troisième ligne et avoir accès à des psychiatres répondants.

Santé mentale: le ministre Hébert très déçu des résultats du plan d’action 2005-2010

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