Rapport de gestion 2020-2021: Québec rate plusieurs cibles

En date du 31 mars dernier, 80,8% des Québécois étaient inscrits auprès d’un médecin de famille alors que l’engagement du gouvernement était de 83%, révèle le rapport annuel de gestion publié cette semaine par le ministère de la Santé et des Services sociaux. Ce résultat s’explique, en partie, par le ralentissement des activités d’inscription à un médecin de famille en raison de la COVID-19, explique le MSSS. En chiffres, ces taux représentent 5 393 709 Québécois inscrits auprès d’un omnipraticien en groupe de médecine familiale (GMF), et près de 160 000 personnes de moins qu’anticipé. «L’inscription reste tributaire de la capacité des médecins de famille à suivre leurs patients», indique le rapport. Ces derniers mois, le MSSS a entrepris la mise à jour du modèle de projection des effectifs médicaux. La conclusion est claire: il faut augmenter les ressources médicales. Cela a mené le gouvernement à accroître de 13% les entrées en médecine pour les trois prochaines années. À lire aussi: Cessez de blâmer les médecins de famille Par ailleurs, le pourcentage des consultations auprès d’un médecin spécialiste - après la référence d'un médecin de famille et réalisé à l’intérieur des délais - s’est établi à 70%, soit loin derrière la cible de 81%. «Essentiellement, le nombre de demandes de consultation a dépassé le nombre de plages disponibles dans les horaires des médecins spécialistes», précise le MSSS. Ce dernier affirme que plusieurs initiatives en cours amélioreront l’accès à la consultation spécialisée, telle que l’analyse des données d’accès pour cibler les spécialités et les régions problématiques. Chirurgies en attente Autre cible ratée: le nombre de demandes de chirurgies en attente depuis plus de six mois était de 46 832, alors que l’objectif était de 40 000. Mentionnons que la cible avait d’abord été établie à 10 000, mais la pandémie a forcé le gouvernement à réévaluer cet engagement à la hausse. Le MSSS plaide que cette augmentation est principalement attribuable à la hausse de la demande en chirurgie et au ralentissement de l’activité chirurgicale dû au délestage des activités en raison de la pandémie. En contrepartie, le pourcentage des patients traités par chirurgie oncologique dans le délai inférieur ou égal à 56 jours a dépassé la cible de 85%, pour atteindre 91%. «Contrairement à la chirurgie élective, la chirurgie oncologique a continué d’être considérée comme prioritaire tout au long de l’année 2020-2021, malgré le délestage de plusieurs activités», mentionne le Ministère. D’autres indicateurs ont également dépassé leurs cibles, notamment dans le secteur des services en santé mentale et du soutien à domicile. Situation à l’urgence À l’urgence, le délai moyen de prise en charge médicale pour la clientèle ambulatoire était de 132 minutes, soit exactement la cible établie. Toutefois, l'objectif initial était de 120 minutes, mais il a ensuite été ajusté à cause de la pandémie. Ce résultat s’explique, notamment, par une forte diminution des visites aux urgences en raison de la pandémie de la COVID-19. Néanmoins, la durée moyenne de séjour pour clientèle sur civière s’est élevée à 15,9 heures, alors que la cible était de 15 heures. «En raison de la réorganisation des unités de soins en différentes zones et des nouvelles normes de prévention et de contrôle des infections, la capacité d’accueil de l’ensemble des installations a diminué», explique le Ministère, ajoutant que l’encombrement de plusieurs salles d’urgence s’est maintenu à cause du retour parfois complexe des usagers dans leur milieu de vie. Ce délai élevé s’explique également par la pénurie de main-d’œuvre à la suite du retrait de certains travailleurs et de la contamination des soignants, indique le rapport. Les insuccès du RVSQ Par ailleurs, le nombre de plages offertes par le Rendez-vous santé Québec (RVSQ) ayant été comblées par les citoyens au cours de l’année a raté sa cible… et de loin. Un peu plus de 340 000 plages horaires ont été comblées; la cible était de 465 000. Dans le rapport, le MSSS n’explique pas cette déconvenue et souligne simplement que depuis septembre 2019, une stratégie de déploiement accéléré permet de favoriser l’adhésion des cliniques médecins à RVSQ et de les accompagner. Dans les dernières années, le RVSQ a été critiqué par plusieurs médecins qui préféraient la plateforme Bonjour Santé, jugée plus performante.

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