Quand un manque de communication entraîne la mort d’un enfant à naître

Dans un cas tragique de «problème de communication» s’étant soldé par la mort d’un enfant à naître et par des sanctions à l’encontre de deux infirmières, une médecin albertaine a été reconnue coupable de ne pas avoir fourni la «norme minimale de soins» à la patiente ainsi qu’à son bébé. Le Collège des médecins et chirurgiens de l’Alberta a ordonné à la Dre Jacquie McCubbin, qui pratique la gynécologie-obstétrique à Edmonton, de payer jusqu’à 15 000$ en frais d’audience et de suivre deux cours sur la sécurité des patients. «La conduite non professionnelle avérée de la Dre McCubbin n’était pas le résultat de comportements malveillants ou abusifs envers sa patiente ni d’une fraude du système de santé», a écrit le tribunal d’audience dans sa décision. «Sa conduite avérée résultait plutôt du fait qu’elle s’est fiée à des informations inexactes obtenues auprès d’autres membres de l’équipe sur lesquels elle comptait pendant un quart de garde occupé.» Après une grossesse compliquée qui a nécessité plusieurs séjours à l’hôpital et l’administration de Cervidil — un dispositif vaginal qui aide à détendre et à dilater le col de l’utérus — la patiente a commencé le travail en décembre 2017 lors d’une nuit chargée à l’unité de travail et d’accouchement. À lire aussi: Sanctionné pour des propos désobligeants sur le poids de sa patiente Selon la décision du tribunal, un certain nombre d’actions ou d’inactions ont contribué au décès du bébé, notamment: l’attribution d’une fréquence cardiaque anormale du fœtus aux effets des médicaments administrés à la mère, l’interruption de la surveillance du cœur du bébé à des moments cruciaux du travail, l’absence de surveillance fœtale après le transfert de la mère à l’unité de travail et d’accouchement et après que le traçage fœtal anormal ait déjà été signalé et, enfin, l’administration d’oxytocine une fois signalée l’anomalie du rythme cardiaque fœtal. «Des préoccupations ont également été soulevées quant au manque de communication de la Dre McCubbin avec la mère et son partenaire sur les implications possibles d’un traçage fœtal non rassurant et ce que cela pourrait signifier en termes d’options d’accouchement», peut-on lire dans la décision. «Ces communications auraient également dû être documentées.» Avec plusieurs césariennes prévues ce soir-là, la Dre McCubbin n’évaluait personnellement les patientes que si les infirmières le lui demandaient pour une raison précise, signale le tribunal. Cependant, si la Dre McCubbin comptait sur les infirmières en service pour lui fournir des informations spécifiques afin qu’elle puisse agir en conséquence, le tribunal d’audience a noté que cela ne signifie pas que les infirmières doivent porter toute la responsabilité et la faute. «Le tribunal d’audience a compris, au regard de la preuve, que la grossesse de la mère était compliquée et qu’elle avait dû être hospitalisée à plusieurs reprises avant son accouchement pour gérer des problèmes liés à sa gestation», a écrit le tribunal. «Compte tenu de ces éléments et de la présence de certains signes sur le traçage fœtal qui laissaient penser que l’accouchement n’allait peut-être pas se dérouler en douceur et en toute sécurité, le tribunal d’audience a estimé que la responsabilité d’assurer la sécurité et le bien-être de la mère et de son enfant à naître incombait ultimement à la Dre McCubbin.» Depuis cette affaire, la Dre McCubbin a apporté des changements à sa pratique, selon le document de décision. L’hôpital où elle travaille a également mis en place de nouveaux processus au sein de l’unité de travail et d’accouchement afin d’améliorer les communications entre les membres de l’équipe de soins.

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