Quand les patients insultent votre grossesse

L'un des nombreux freins à votre activité de médecin en tant que femme est le fait que les patients se sentent autorisés à faire des commentaires personnels. Et l'un des commentaires les plus fréquents est: «Je n'arrive pas à croire que vous êtes enceinte et que vous allez m'abandonner pendant 12 semaines. Vous ne devriez pas avoir le droit.»Comment réagiriez-vous?Comment avez-vous réagi, lorsqu’une telle remarque vous a été adressée ou a été adressée à quelqu’un d’autre? Voici quelques répliques possibles. Un grand merci à mes collègues avisés:Affichez un écriteau pour couper court aux commentaires Je le ferais probablement pour essayer de réduire le nombre de remarques spontanées. L'inconvénient, c'est que cela permet aux patients de ruminer et d'en discuter dans la salle d'attente. Peut-être des affiches dans la salle d'examen?«C'est une drôle de façon de me féliciter»C'est peut-être la réponse la plus douce. Vous pourriez recevoir des excuses.«Wow, vous avez vraiment dit ça à voix haute»Cette phrase ne vous attirera pas d'ennuis avec l'Association canadienne de protection médicale (ACPM). Mais ce n'est pas ma préférée, car mon objectif est que le patient reconsidère sa position. J'imagine bien trop de patients hocher la tête en me disant: «Ouais. Et vous ne devriez pas avoir le droit.»«Pourquoi dites-vous cela?»Même idée. Vous n’aurez pas de problèmes, et ça pourrait les faire transpirer un peu. Apparemment, certains médecins ont obtenu de bons résultats avec cette réplique, car les patients essaient de s'expliquer, s'embrouillent et finissent par s’excuser.«Je ne suis pas enceinte. Qu'est-ce qui vous fait dire ça?»Cela complète le point n°9. J'aime l'impertinence de cette phrase, et ça pourrait les faire grincer des dents. On pourrait la reformuler en «Qu'est-ce qui vous fait penser que je suis enceinte?», mais ça les inviterait à commenter mon corps, ce qui n'est pas mon choix préféré.Les patients finiraient probablement par oublier de se plaindre: «Elle a dit qu'elle n'était pas enceinte!» est une plainte étrange.Bon, peut-être que ce n'est pas une si bonne idée. Je ne sais pas. À vous de voir.«J'en prévois au moins trois autres!»Certains arrivent à dire cette phrase avec un grand sourire. Moi, je n'y parviendrais peut-être pas, à moins d'avoir été poussée à bout.«Est-ce que vous voulez être ma gardienne? Tant mieux, car je ne vous le proposais pas»J'aurais peur qu'ils pensent sérieusement que je veux qu'ils gardent mes enfants. Mais si vous y parvenez, l'humour peut aider.«Oh, je ne pars pas 12 semaines. Je pars un an.»Cette phrase fait fuir les patients ET vous permet de profiter d'un vrai congé maternité.«Je n'ai pas pu avorter parce que les gens ont voté contre.»En tant qu'électrice pro-choix, c'est deux pour le prix d'un. Votre crédibilité peut varier.«Que diriez-vous à un médecin atteint d'un cancer et ayant besoin de 12 semaines de congé?»Je trouve que cette réplique donne à réfléchir. Cela pourrait leur faire prendre conscience de leurs préjugés sexistes.LE REGARDSi vous avez le super pouvoir de faire pâlir quelqu'un rien qu'avec vos yeux, voici la solution. Vous ne risquez pas d'avoir de problèmes pour un regard qui tue.Félicitations pour vos globes oculaires et vos pouvoirs alpha.«Je ne m'excuserai pas pour ma vie privée. Puisque vous êtes mécontent, nous allons mettre fin à notre relation médecin-patient dès cette consultation.» - Dre DT, gynécologue-obstétricienneLes limites. L'enjeu le plus crucial est de ne plus tolérer ce genre de manque de respect.Je préconiserais de couper le cordon ombilical dès maintenant.J'ai entendu dire que l'ACPM n'était pas bonne pour encourager les médecins à renvoyer des patients, mais c'est ma réaction préférée.Personnellement, si je devais choisir, je les fixerais (n°2). S'ils reculent, c'est fini. Sinon, je les culpabiliserais avec la réplique n°3 et je leur infligerais enfin la n°1.À lire aussi: «Si vous me désinscrivez, je vais vous gâcher la vie!»À tous ceux qui me lisent et qui se disent que les patients ne parlent jamais comme ça, et que je devrais être plus respectueuse: cela arrive tout le temps. Peut-être que ça ne vous est pas arrivé. Ça ne veut pas dire que ça n'arrive pas.Autrefois, nous étions plus à même d'établir des relations et une relation de confiance avec les patients. Plus tant maintenant.Je n'ai pas reçu beaucoup de commentaires pendant mes grossesses. Un aide-soignant m'a mise en garde contre les patients qui pourraient me donner des coups de pied dans le ventre. Nous avons choisi de ne pas poser de questions sur le sexe de l’enfant, et certains membres du personnel ont deviné si j'attendais un garçon ou une fille en fonction de mon physique, ce qui était un peu gênant. La plupart des patients voulaient simplement être vus au plus vite. Les urgences ne sont pas réputées pour leurs relations longitudinales, et lorsque j’étais enceinte de ma fille, je travaillais dans une zone rurale où la grande majorité des patients sont encore respectueux. Un agriculteur a plaisanté en disant: «Vous avez une sacrée bedaine de bière», ce qui ne m'a pas dérangée.Cela dit, il est toujours bon de fixer des limites et de garder quelques bons mots sous la main. J'espère que cela contribuera à créer un environnement plus respectueux!

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