Protection contre la COVID longue: une dose de rappel changera-t-elle la donne?

Les individus ayant été infectés par la COVID-19 et qui ont déjà reçu au moins deux doses de vaccin bénéficient d’une protection maximale contre la COVID longue. Une dose de rappel ne contribuerait donc pas à diminuer leur risque, selon une étude publiée dans Clinical Infectious Disease.«Nos résultats concordent avec les recommandations actuelles, c’est-à-dire que les personnes qui ne présentent pas de facteurs de risques n’ont plus besoin de se faire vacciner parce que la probabilité de développer une infection grave est très faible», explique Sara Carazo Perez, épidémiologiste à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).Avec son équipe de recherche, elle a mené un sondage auprès de 14 000 travailleurs et travailleuses de la santé du Québec afin de documenter l’évolution de l’efficacité de la vaccination contre la forme longue de la maladie.Les données tracent une ligne très nette entre la période pré-Omicron et post-Omicron. Avant l’arrivée de ce variant, l’efficacité de la première dose de vaccin contre la COVID longue atteignait 91% (95% IC: 79-96). Lorsque Omicron est apparu en décembre 2021, l’efficacité vaccinale a chuté, particulièrement pour les individus chez qui Omicron était la première infection. La perte d’immunité apportée par des doses de rappel était aussi plus rapide avec une efficacité qui déclinait à 6 mois post-vaccination.À lire aussi: COVID longue: les tests à l’effort sont le meilleur indicateur des séquelles de la maladie«Maintenant que la plupart des gens ont contracté l’infection, on a voulu voir l’effet d’une protection hybride sur la COVID longue, soit celle procurée par la vaccination combinée à celle de l’infection», précise Mme Carazo Perez, qui est aussi professeure associée à la Faculté de médecine de l’Université Laval.Actuellement, une infection pré-Omicron combinée à 3 à 5 doses de vaccin confèrerait une protection de 87% contre la COVID longue. Un individu infecté par Omicron et ayant reçu deux doses de vaccin bénéficierait aussi d’une protection de 87%. De 3 à 5 doses de vaccin suivies d’une infection par Omicron offriraient la protection la plus élevée contre la COVID longue, soit 92%. Les personnes qui ont reçu 3 à 5 doses de vaccins, mais qui n’ont jamais contracté la maladie sont quant à elles protégées à seulement 53%.Consultez aussi: Comment dépister la COVID longue chez les bébés, les tout-petits et les enfants d’âge préscolaire?«La protection maximale est vraiment observée chez la population qui est à la fois vaccinée et infectée. Dans leur cas, une dose de rappel supplémentaire n’augmente pas leur protection. Ça ne veut pas dire pour autant que le risque est nul», prévient la chercheuse associée à l’Axe Maladies infectieuses et immunitaires au Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval.La dose de rappel demeure recommandée chez les individus les plus à risque, notamment les personnes âgées de 65 ans et plus, les femmes enceintes et les individus âgés de 6 mois et plus immunodéprimées, dialysées ou vivant avec une maladie chronique.«Si les nouveaux variants continuent à donner une maladie qui n’est pas sévère pour la majorité de la population, on peut penser que la protection contre la COVID longue se maintiendra. En revanche, si on commence à voir des gens sans facteurs de risque qui commencent à être hospitalisés, il va falloir se poser à nouveau des questions sur nos stratégies de prévention», conclut-elle.

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