Prise en charge mise à jour des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence

La Coalition canadienne pour la santé mentale des personnes âgées (CCSMPA) a fait paraître ses nouvelles Lignes directrices de pratique clinique canadiennes sur l’évaluation et la prise en charge des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD).Des spécialistes de partout au Canada et issus de différentes disciplines ont été impliqués dans leur élaboration. Basé sur des données probantes, le document contient 11 énoncés de bonne pratique et 63 recommandations actualisées sur la prise en charge des SCPD. Il vise à outiller les professionnels de la santé afin de mieux soutenir les patients et leurs proches aidants.Dans ces lignes directrices, cinq SCPD majeurs sont abordés:L’agitationLa psychose (y compris délires et hallucinations)Les symptômes dépressifs et la dépressionL’anxiétéLes expressions sexuelles à risquesPour chacun de ces symptômes, des recommandations sont élaborées pour le diagnostic, l’évaluation et la prise en charge des patients atteints de trouble neurocognitif majeur (TNCM). À lire aussi: Les antipsychotiques associés à un large éventail d'effets indésirables dans la démenceOn suggère entre autres que l’évaluation tienne compte des antécédents médicaux et de santé mentale, de l’environnement et des facteurs psychosociaux qui peuvent contribuer aux SPCD. «L’idée, c’est de chercher les causes de ces comportements et symptômes psychologiques qui surviennent chez les patients atteints de démence, au lieu d’avoir le réflexe de prescrire une médication sédative», souligne la Dre Marie-Andrée Bruneau, gérontopsychiatre et membre du groupe de travail sur ces lignes directrices.Les approches psychosociales et multidisciplinaires ainsi que les traitements non pharmacologiques sont donc recommandés en premier lieu en tenant compte des préférences des patients: psychothérapie, musicothérapie, approches sensorielles, stratégies occupationnelles, zoothérapie ou activité physique adaptée. «On fait appel à la créativité et à l’imagination des intervenants pour proposer des activités adaptées aux intérêts de la personne dans une période où on constate une montée de l’anxiété ou de l’agitation par exemple», propose celle qui est aussi professeure au Département de psychiatrie et d’addictologie de l’Université de Montréal. Des médicaments peuvent également être recommandés en plus des approches psychosociales selon le type et la sévérité des SPCD. Un guide pour la déprescriptionDes recommandations sont également fournies par ces nouvelles lignes directrices pour la déprescription de médicaments chez cette clientèle. On suggère notamment «de déprescrire les antipsychotiques chez les personnes atteintes de troubles neurocognitifs majeurs qui n’ont pas d’antécédents d’agitation sévère ou de psychose sévère ou d’autres indications potentiellement appropriées d’utilisation d’antipsychotiques tels que des antécédents de maladie psychiatrique grave».À lire aussi: Une étude suggère que les symptômes sévères de la ménopause sont liés à la démence«Il y a des bénéfices à enlever des médicaments qui ne sont pas nécessairement indiqués, constate la Dre Bruneau. Dans les études canadiennes et internationales, on ne voit pas nécessairement d’augmentation des troubles de comportement quand on déprescrit. En revanche, on voit moins de risques associés, moins d’effets secondaires et moins de chutes.»Les personnes aînées et les proches aidants ont maintenant accès à des ressources gratuites afin de mieux comprendre les changements d’humeur ou de comportement liés aux TNCM. Une Trousse d'outils sur les comportements liés aux troubles neurocognitifs majeurs est également disponible avec un contenu principalement proposé en anglais, mais avec quelques ressources en français.

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