Pourquoi des articles déontologiques sur Profession Santé?

La récente décision disciplinaire concernant deux pharmaciens communautaires a causé toute une commotion au sein de la profession.Bien que la décision ait été rendue publique le 17 juin dernier, c’est le compte-rendu fait sur Profession Santé et publié 10 jours plus tard qui semble avoir déclenché une vague de réactions, notamment sur Facebook.L’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) a ensuite publié un message, qui a entraîné à son tour de nouvelles réactions.Certains pharmaciens ont remis en question la pertinence ou l’intérêt public pour Profession Santé d’écrire sur ces décisions disciplinaires, et sur la nécessité de mentionner les noms des pharmaciens visés.Ce sont des questions tout à fait légitimes. La rédaction de Profession Santé tient donc à clarifier sa position éditoriale à ce sujet.L’intérêt publicIl est vrai que tout processus légal est une lourdeur pour la personne qui le vit, ainsi que pour ses proches et ses collègues.Dans certains cas, les intentions d’une personne reconnue coupable peuvent être malveillantes, mais nous sommes bien conscients chez Profession Santé que bon nombre de pharmaciens sanctionnés ont commis une erreur sans l’intention de nuire à leurs patients.Il peut donc paraître cruel d’aborder dans le menu détail ce qui s’est déroulé dans la pharmacie ce jour-là. Pourtant, ce sont dans ces détails que résident justement l’intérêt public.Si les lectrices et lecteurs peuvent, grâce à ces compte-rendus, éviter de commettre la même faute, c’est peut-être un patient qui en bénéficiera plus tard.Dans le cas des deux décisions rapportées à la fin du mois de juin, le simple fait qu'elles aient suscité un si vaste débat au sein de la profession, permettant aux pharmaciens d'exprimer leurs préoccupations, est un bon indicateur de leur intérêt public (voir les textes suivants sur les positions de l'APPSQ et de la FPQ). Si la décision n’avait pas été rapportée en nos pages, un tel débat aurait-il pu être relancé aujourd'hui et se traduire potentiellement par certains changements?Nommer les pharmaciensL’autre grand questionnement des lectrices et lecteurs porte sur le caractère nominatif des décisions rendues par le Conseil de discipline de l’OPQ, une information publique est-il important de préciser.Identifier les parties impliquées est nécessaire dans un souci de transparence, de neutralité et de complétude de l’information. Ce sont des principes bien établis dans la jurisprudence canadienne et québécoise, mais également dans les codes de déontologie de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec et du Conseil de presse du Québec.Au demeurant, il serait impossible d’établir des critères neutres et objectifs pour départager quand un nom devrait être mentionné ou non. Par exemple, Jonathan-Yan Perreault, que le Journal de Montréal surnommait «le roi de la pharmacie», aurait-il dû voir son identité protégée?Le seul critère neutre et objectif qui ne nous autorise pas à nommer un pharmacien est lorsque le Conseil de discipline le détermine par une ordonnance de non-publication.Le nombre d’articles disciplinaires sur Profession SantéPar sa nature même, un processus disciplinaire est négatif. Il est donc normal qu’il génère des réactions négatives.Cela dit, malgré le fort impact qu’ont les articles disciplinaires, ils ne représentent qu’un petit pourcentage du contenu publié sur Profession Santé. Les Prix Profession Santé, la formation continue de Québec Pharmacie, les chroniques Gestion, À cœur ouvert et Solutions dans le magazine Profession Santé, le répertoire des lignes directrices, les articles cliniques: les exemples de contenus qui visent à améliorer positivement la pratique des pharmaciens sont légion. Nous espérons que vous les lisez avec autant de vigueur que les articles disciplinaires.Nous offrons par ailleurs une tribune à ceux et celles qui remettent justement en question la façon dont les enquêtes disciplinaires sont menées, car c’est un droit démocratique de nos lecteurs de pouvoir s’exprimer sur ces enjeux. À ce sujet, nous avions fait un dossier sur l’impact qu’elles ont sur les cliniciens (en pharmacie, mais aussi dans les autres corps professionnels).La suiteProfession Santé est en réflexion constante sur les enjeux touchant le monde de la pharmacie, et surtout, les pharmaciens qui en font partie. Si vous avez des commentaires à nous formuler, nous sommes heureux de vous lire à ce sujet.Christian Leduc, rédacteur en chef et éditeur adjoint de Profession Santé

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Christian Leduc

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