Pour une médecine communautaire qui améliore l’accès aux soins - Dr Réjean Thomas

«De la médecine communautaire, voilà ce que nous faisons, comme soignants, en rejoignant directement les gens dans la rue, en les encourageant à se faire dépister, rapidement, gratuitement et sans rendez-vous, pour le VIH et l'hépatite C. Nous les vaccinons aussi pour les hépatites. En agissant ainsi, nous encourageons fortement la prévention», indique à ProfessionSanté.ca le Dr Réjean Thomas.Le médecin fait référence à la clinique aménagée depuis peu au coeur du quartier gai de Montréal, sur la rue Sainte-Catherine, à l'angle de la rue Panet, près du métro Beaudry.«Un nouveau point de service, en fait, pas une seconde Clinique L’Actuel», précise le Dr Thomas, PDG de la Clinique L’Actuel et de la clinique A, sur McGill, spécialisée en santé sexuelle.Le Dr Thomas parle plutôt d’un checkpoint, d’un point de contrôle pour le VIH et l’hépatite C, tel qu’il en existe dans plusieurs grandes villes européennes, dont Amsterdam, Barcelone, Londres et Paris.«Cette présence active dans la rue augmente le nombre de gens qui veulent se faire tester rapidement, avec résultat dans les 10 minutes. Nous croyons que cela contribue à améliorer de façon importante l’accès aux soins pour ces clientèles à risque».DémédicaliserLe point de service offre des horaires élargis, ce qui permettra aux intervenants communautaires d’être particulièrement actifs quand la foule est là, soit, pour l’essentiel, le jeudi soir, vendredi soir, samedi et dimanche.Par beau temps, en effet, sur la rue piétonnière qu’est alors Sainte-Catherine, on peut compter certains soirs jusqu’à 20 000 personnes dans le Village.«Nous avons aussi voulu démédicaliser nos interventions, avec la présence d’une infirmière et d’un sexothérapeuthe», poursuit le Dr Thomas.Les passants peuvent parler en toute simplicité de prophylaxie pré et post exposition sexuelle, dit-il, se renseigner aussi sur les traitements, dont le Truvada, cet antirétroviral tout récemment approuvé aux États-Unis par la FDA.Un médecin fait par ailleurs de la formation et du suivi auprès de l’équipe de la clinique de rue.Le Dr Thomas rappelle que les cas de VIH et les infections transmises sexuellement ou par le sang sont en hausse constante au Québec.Réticente à se déplacer à la clinique ou à l’hôpital, une proportion importante de la population à risque n'est pas rejointe, selon lui.«Nous contribuons à remédier à ce problème, la clinique de rue étant un lieu agréable, chaleureux qui favorise le contact personnel», déclare-t-il.On estime enfin que le quart des Québécois vivant avec le VIH et la moitié des patients atteints d'hépatite C l'ignorent. Et plusieurs ne sont pas suivis par un médecin.

Pour une médecine communautaire qui améliore l’accès aux soins - Dr Réjean Thomas

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes