Pochettes de nicotine: l’AQPP recommande de les garder derrière le comptoir

Dans une communication transmise à ses membres, l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) fait part de ses réserves face à la commercialisation des pochettes de nicotine en pharmacie communautaire. Elle est notamment préoccupée par l'utilisation potentielle de ces produits par des personnes non-fumeuses et des mineurs.Si, aux dernières nouvelles, les pochettes de nicotine n'ont pas encore fait leur arrivée au Québec, leur commercialisation est autorisée depuis peu en tant que nouvelle forme de thérapie de remplacement de la nicotine pour les 18 ans et plus.Homologuées en tant que produit de santé naturel par Santé Canada, elles ne pourront être vendues qu’en pharmacie au Québec, puisque la nicotine et ses sels figurent à l’annexe III du Règlement sur les conditions et modalités de vente des médicaments. Cela implique aussi qu'elles devront être conservées dans la section sous surveillance du pharmacien.https://www.professionsante.ca/sondage-vendrez-vous-des-pochettes-de-nicotine-dans-votre-pharmacieÀ lire aussi: On se prépare déjà pour la prochaine bataille contre l'industrie de la nicotineDans une communication émise en novembre dernier, l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ) laissait le choix à ses membres de vendre ou non ces produits, tout en précisant qu’ils pouvaient resserrer les conditions de vente, par exemple en gardant les pochettes derrière le comptoir.L’AQPP abonde dans le même sens; ce choix s'avérerait «judicieux» afin d’assurer un contrôle pharmaceutique. Cela permettrait aussi «d’offrir des conseils aux patients et d’évaluer si le produit semble utilisé à bon escient», ajoute le syndicat.L'AQPP a néanmoins tenu à souligner que «la décision de tenir des pochettes de nicotine appartient strictement au pharmacien propriétaire. Aucune pression d’un tiers ne doit influencer votre indépendance professionnelle».Des recommandations attenduesLes recommandations de l'AQPP étaient grandement attendues par les pharmaciens. En effet, dans un mini sondage effectué en novembre auprès des lecteurs pharmaciens de ProfessionSanté.ca, 58% des 77 répondants ont affirmé attendre les recommandations de l'AQPP avant de se décider à les commercialiser ou non.Par ailleurs, 14% comptaient ne pas les commercialiser, 15% pensaient les vendre derrière le comptoir de la pharmacie, et 11%, les rendre accessibles directement aux patients.Contre-indications et risquesLes pochettes de nicotine se présentent sous la forme de petits paquets individuels, qui doivent être glissés entre la lèvre supérieure et la gencive. Bien que celles autorisées par Santé Canada ne contiennent pas de tabac, elles contiennent 4 mg de nicotine et ne sont donc pas sans risque.«La nicotine est une substance très toxique qui crée une dépendance. Elle peut, en quantités excessives, donner lieu à une intoxication aiguë, occasionnant une insuffisance respiratoire et la mort», prévient l’organisme fédéral.Ce dernier ajoute que les symptômes d'une surdose de nicotine incluent «des nausées, des vomissements, des troubles gastriques, de la fatigue, des maux de tête intenses, des étourdissements, de graves brûlures d'estomac, des sueurs froides, une vision trouble, de la faiblesse, des évanouissements, de la confusion mentale, un rythme cardiaque irrégulier, des palpitations et des douleurs thoraciques».Par ailleurs, la nicotine peut entraîner des effets secondaires comme de la constipation, de la sécheresse buccale, de la nervosité, des maux de tête, une indigestion et des troubles du sommeil.C’est pourquoi Santé Canada indique que les personnes hypersensibles à la nicotine, qui n’ont jamais fumé ou qui ne fument qu’à l’occasion, de moins de 18 ans, enceintes ou qui allaitent et qui ont souffert récemment de problèmes cardiaques ou d’un accident vasculaire cérébral ne devraient pas utiliser ces pochettes.

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