Paxlovid: une distribution au compte-goutte en pharmacie communautaire

«Le MSSS est à mettre en place un système de suivi de la consommation. Nous ne sommes pas en mesure de partager des données à ce moment. Nous savons toutefois que des ordonnances ont commencé à être exécutées sur le territoire», a indiqué dans un échange de courriel, un porte-parole du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS), Robert Maranda. Il pourrait être ardu d’avoir accès aux données, puisque le Paxlovid n’est pas considéré comme un médicament couvert en pharmacie communautaire pour les assurés du régime public. «Le Paxlovid semble pour l’instant être géré comme un médicament administré par les établissements, ce qui fait que la RAMQ n’aura pas de données sur le nombre d’ordonnances», affirme une porte-parole de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), Caroline Dupont. Ce sont les établissements de santé qui décident quels patients ont accès à ce médicament anti-COVID et quelles pharmacies le remettront. Pour le moment, seuls les adultes immunosupprimés, plus susceptibles de développer une forme grave de la COVID-19, peuvent recevoir ce traitement antiviral, indépendamment de leur statut vaccinal. Selon des essais cliniques, les risques d’hospitalisation et de décès sont réduits de 89% lorsque le traitement est commencé trois jours après l’apparition des symptômes, ou de 85% après cinq jours. 2200 traitements en pharmacie Si le nombre d’ordonnances demeure inconnu pour l'instant, le MSSS confirme néanmoins que 2200 traitements ont été envoyés dans la soixantaine de pharmacies communautaires sélectionnées pour les distribuer, approuvé par Santé Canada le 17 janvier dernier. Puisque 6300 traitements devaient être disponibles en janvier au Québec, cela signifie que des milliers de traitements restants se retrouvent chez les grossistes ou dans les hôpitaux. La province devrait recevoir 6200 traitements supplémentaires en février, et 19 000 en mars. Peu de médicaments anti-COVID envoyés en pharmacie ont été prescrits depuis le début de la distribution dans ces commerces, le 3 février. Certaines pharmacies désignées n’ont même pas encore donné le Paxlovid à leurs patients. «Il n’y a pas une tonne de prescriptions puisque les hôpitaux sont encore dans le processus de sélection des patients. Ces derniers doivent savoir qu’ils y ont accès et comment ils peuvent y accéder. Plusieurs personnes appellent en pharmacie pour savoir s’ils peuvent prendre le médicament», affirme le président de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP), Benoit Morin. De plus, la diminution de cas de COVID-19 au Québec n’est pas étrangère au faible nombre de prescriptions de ce médicament, ajoute-t-il. Élargir les critères Toutefois, Benoit Morin estime que Québec pourrait bientôt devoir élargir les critères d’éligibilité à cet antiviral. Surtout que le gouvernement prévoit recevoir plusieurs milliers de traitements en mars. «Au départ, c’étaient de bons critères, mais si jamais il n’y a pas plus de prescriptions, il faut élargir les critères», tranche-t-il. Avec un éventuel élargissement des critères d’éligibilité et un approvisionnement plus important, Benoit Morin souhaite que les 1900 pharmacies du Québec puissent offrir ce médicament dans les prochains mois, en plus de pouvoir le prescrire. «Il n’y a pas de diagnostic à poser puisque pour obtenir ce médicament, ça prend seulement un test rapide ou PCR positif. Donc, selon nous, les pharmaciens pourraient le prescrire».

Paxlovid: une distribution au compte-goutte en pharmacie communautaire

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes