Non, les médecins ne peuvent en aucun cas demander de pourboire!

Alors que le gouvernement vient de déposer un projet de loi visant à réduire «la pression grandissante» entourant les pourboires dans les commerces, le Collège des médecins du Québec (CMQ) a jugé utile de rappeler que «solliciter un pourboire (quand on est médecin), c’est non!»Ce rappel à la déontologie intervient à la suite de nombreux signalements de patients reçus dernièrement par le CMQ. Après un rendez-vous avec leur médecin, il leur a été suggéré, par le biais d’un terminal de paiement, d’ajouter aux honoraires de leur consultation médicale un montant ou un certain pourcentage à titre de pourboire.Pour le Collège, il n’y a pas à tergiverser. Il juge que cette pratique est «non professionnelle» et qu’elle «n’a aucunement sa place. Pire: elle est contraire à la déontologie médicale, de même qu’à l’honneur et à la dignité de la profession». Cet avis catégorique «vaut pour tout montant sollicité au nom du médecin lui-même, mais aussi en celui de son personnel», précise la nouvelle publiée sur le site web du CMQ. L’interdiction de solliciter un pourboire s’applique par ailleurs à tous les cas de figure, que les soins reçus soient couverts par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) ou qu’ils soient prodigués dans le secteur privé.En s’appuyant sur les articles 104 et 105 du Code de déontologie des médecins, relatifs aux honoraires, le Collège précise que le pourboire ne fait pas partie des éléments pouvant apparaître sur le compte d’honoraires d’un médecin, «d’autant que tous les prix de ces éléments doivent être affichés en amont, au vu et au su de tous, dans la salle d’attente de la clinique ou du cabinet médical».Même s’il est remis au personnel non médical employé au sein de la clinique, du bureau ou du cabinet médical, «tout montant discrétionnaire sollicité aux patients contrevient directement aux obligations professionnelles du médecin lui-même», ajoute le Collège en faisant cette fois-ci référence aux articles 8 et 9 du Code de déontologie.Le CMQ souligne enfin que, s’agissant des pourboires, la notion de relation d’aide doit aussi être prise en considération. Toute relation thérapeutique est réputée «inégale» dans le sens où un patient dont l’état de santé requiert des soins dépend du médecin pour les obtenir et être soigné. «Dans ce contexte, lui solliciter des pourboires peut la placer dans une situation inconfortable. Une raison de plus de les proscrire!» martèle le Collège qui rappelle au besoin que les médecins qui contreviennent à cette prescription s’exposent, à tout le moins, à une enquête du syndic.

Non, les médecins ne peuvent en aucun cas demander de pourboire!

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