MSSS / Santé Québec

Le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada se dit «vivement préoccupé» par l’impact de la loi 2 sur la qualité des soins, le bien-être des cliniciens et la formation de la relève. Il exhorte Québec à revoir son approche.

«Nous ne méritions pas cela. Je ne méritais pas cela», se désole le Dr Roger Ladouceur, qui pratique la médecine familiale depuis près de 50 ans, en réaction à la loi 2.

C'est ce qu'il a affirmé tard vendredi soir en pleine adoption accélérée de la loi spéciale.

Le ministre a dit s'engager auprès de la population et des médecins «à mieux expliquer le projet de loi» dans les prochains jours.

Inquiétudes, angoisse, colère: des médecins songent à quitter le Québec ou à devancer leur retraite en raison du projet de loi de Christian Dubé, qui vise à lier une partie de leur rémunération à des indicateurs de performance.

Québec impose aux médecins un nouveau mode de rémunération en partie basé sur l'atteinte d'objectifs de performance. Il met aussi fin à leurs moyens de pression, et met en place de fortes pénalités en cas d'«actions concertées».

Alors que Québec a inclus dans sa loi spéciale une disposition pour «empêcher les médecins de s’exiler», de plus en plus songent à partir. Le parcours de la Dre Mai-Anh Le Van illustre un ras-le-bol que confirment les chiffres.

«Alors que notre système de soins est à son plus mal, on assiste à une véritable guerre entre les fédérations et le gouvernement, chacun accusant l’autre d’être à la source du problème plutôt qu’une partie de la solution», soutient Michèle Marchand.