Mélanome métastatique: gagner une décennie grâce à l’immunothérapie

En 2011, la survie médiane pour les patients atteints de mélanome métastatique n’était que de 6 mois et demi. Les résultats d’un récent essai clinique qui s’est déployé dans 21 pays pendant 10 ans pourraient améliorer significativement cette statistique. Dans cette étude, un total de 945 patients atteints d’un mélanome avancé s’est vu assigner l’un de ces trois traitements: une combinaison de nivolumab (anti-PD1) et ipilimumab (anti-CTLA-4), une monothérapie de nivolumab ou une monothérapie d’ipilimumab. Les conclusions sont parues dans le New England Journal of Medicine.La combinaison de nivolumab et ipilimumab a obtenu les meilleurs résultats en ce qui concerne le taux de survie des patients. La survie médiane a atteint 72 mois et 43% des patients étaient toujours en vie lors du suivi de 10 ans. Pour les patients sous nivolumab uniquement, la survie médiane a été de 36,9 mois avec le tiers de patients qui ont franchi le cap des 10 ans de survie. Quant à l’ipilimumab, la survie médiane se situait à seulement 20 mois et à peine 19% des patients ont survécu à la décennie suivant le traitement. De plus, des traitements systémiques supplémentaires ont été administrés moins fréquemment dans le groupe recevant l’immunothérapie combiné.Trois ans sans progression: un prédicteur de longévité Franchir la barre des trois ans sans progression de la maladie semble un point tournant dans le pronostic à long terme des patients. Ces derniers ont alors plus de chances de survivre jusqu’à 10 ans. En effet, parmi les patients qui étaient toujours en vie après trois ans de suivi, 96% des individus traités avec le nivolumab et l’ipilimumab, et 97% des patients traités en monothérapie avec le nivolumab n’avaient toujours aucune trace de mélanome une décennie après le traitement.«La survie sans progression de la maladie à 3 ans semble être un marqueur de la survie à long terme chez les patients atteints d’un mélanome avancé et traités avec des inhibiteurs de point de contrôle immunitaires», constatent les chercheurs. «Ces résultats peuvent aider à déterminer la fréquence appropriée de suivi pour détecter une nouvelle progression ou de nouvelles lésions chez ces patients», ajoutent-ils.À lire aussi: Cancer: les traitements moins invasifs gagnent de plus en plus de terrainMalgré ces résultats encourageants, environ 40% des patients répondent peu ou pas à la combinaison d’inhibiteurs de point de contrôle. Une étude de phase 1/2 vérifie actuellement l’efficacité d’une immunothérapie qui impliquerait trois joueurs. Une thérapie combinant le nivolumab, le relatimab et l’ipilimumab a montré un taux de survie à 69% au suivi de 48 mois, suggérant que certains patients ne répondant pas aux traitements actuels pourraient bénéficier de cette triple thérapie.Même si aucun nouveau signe de toxicité n’est apparu pendant cette phase de l’étude, il demeure que l’ipilimumab administré seul ou en association avec le nivolumab est reconnu pour causer fréquemment des effets indésirables, dont des problèmes de peau ou des troubles liés au système gastro-intestinal. Le nivolumab combiné au relatimab offrirait des résultats similaires à la combinaison nivolumab/ipilimumab en termes de survie, mais avec beaucoup moins d’effets indésirables liés au traitement de stade 3 ou 4.

Mélanome métastatique: gagner une décennie grâce à l’immunothérapie

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Catégories connexes