Médecins et infirmières voient plus d’avantages que d’inconvénients à pratiquer l’euthanasie

Malgré les barrières et la culpabilité que cela risque de provoquer, le recours à l’euthanasie en soins palliatifs présenterait plus d’avantages que d’inconvénients. Du moins, c'est ce qu'estiment des médecins et des infirmières qui ont répondu à un sondage préliminaire élaboré par un groupe de chercheurs de la Faculté des sciences infirmières de l’Université Laval, et dont les conclusions ont été dévoilées lors du 81e congrès de l’ACFAS.Un premier groupe de 21 infirmières et de huit médecins de l’ancien CHUQ à Québec a été interrogé l’automne dernier, en prélude à une vaste étude visant à identifier les croyances des soignants vis-à-vis de la pratique de l’euthanasie dans un contexte de soins palliatifs.Les résultats de l’étude principale, réalisée en collaboration avec le Collège des médecins et l’Ordre des infirmiers et infirmières du Québec auprès de 200 participants, seront publiés au cours des prochains mois.L’un des membres de l’équipe de recherche est un médecin en soins palliatifs réputé de Québec, le Dr Louis Roy. La responsable de la recherche, Mireille Lavoie, est vice-doyenne par intérim aux études supérieures et à la recherche à la Faculté des sciences infirmières de l’Université Laval. Elle a notamment enseigné la pratique infirmière en fin de vie et les concepts de base en soins palliatifs. Elle est également membre du comité d’éthique de l’université.ÉchantillonnageLes médecins qui ont répondu au questionnaire préliminaire pratiquaient en médecine de famille, en radio-oncologie, en cardiologie, en neurologie et en médecine d’urgence. Les infirmières œuvraient, quant à elles, en soins intensifs adultes, en soins de fin de vie, en cardiologie, en soins chirurgicaux, à l’urgence ou dans d'autres disciplines.Même si l’échantillonnage était faible et que tous les répondants provenaient du même centre hospitalier, les réponses n’en demeurent pas moins intéressantes et révélatrices d’une certaine perception de l’euthanasie. Les plus grands avantages, ont-ils fait valoir, seraient d’abréger les souffrances du patient et celles de sa famille.Sur le plan affectif, l’euthanasie suscite des émotions positives, comme l'empathie la compassion, mais elle provoque aussi de fortes émotions négatives sous forme de culpabilité, de tristesse et d’inconfort.Voici les données principales qui ressortent du questionnaire préliminaire:Avantages de l’euthanasie:- abréger les souffrances du patient (89,7%);- abréger les souffrances de la famille (55,2%);- respecter la volonté du patient (51,7%).Inconvénients:- les conflits éventuels au sein de la famille (34,5%) et du personnel soignant (17,4%);- la décision est irrévocable (24,1%).Émotions:- l’euthanasie susciterait de l’empathie et de la compassion (51,7%) et un sentiment de «satisfaction» (24,1%);- elle provoquerait de la culpabilité (44,8%), de la tristesse (44,8%) et de l'inconfort (27,6%).Facteurs facilitants:- le patient est inconscient (17,2%);- l’acceptabilité de l’acte par la société (13,8%).Barrières:- l’attachement envers le patient (24,1%):- l’idée de provoquer le décès du patient (17,2%);- enfin, le désaccord de la famille (10,3%).

Médecins et infirmières voient plus d’avantages que d’inconvénients à pratiquer l’euthanasie

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