Maladie de Lyme: un microbiologiste-infectiologue veut améliorer la prise en charge des patients

Les patients atteints de la maladie de Lyme sont-ils traités adéquatement au Québec? Un microbiologiste-infectiologue du CIUSSS de l’Estrie - CHU de Sherbrooke tentera de répondre à cette question en analysant l’ensemble des cas sévères diagnostiqués en Estrie et en Montérégie depuis quinze ans.«Dans les médias, nous entendons beaucoup que les patients sont mal traités au Québec, que les traitements sont inadéquats. Est-ce que c’est bien le cas? Nous voulons le vérifier», explique l’instigateur du projet, le Dr Alex Carignan.Le chercheur et son équipe du centre de recherche du CHUS chercheront notamment à connaître les traitements reçus, l’évolution de la santé des patients et les symptômes ou les complications qu’ils ont présentés. Ils voudront également savoir si les traitements étaient conformes aux plus récentes recommandations émises dans le monde.Au final, ce projet pourrait permettre d’améliorer la prise en charge des patients atteints de la maladie de Lyme, qui a fait son apparition au Québec en 2004.Les recherches de son équipe permettront également de savoir si les médecins sont bien outillés pour reconnaître cette maladie infectieuse causée par la bactérie Borrelia burgdorferi.«Les médecins sont de plus en plus confrontés à cette maladie. On veut vérifier si les connaissances du corps médical se sont améliorées au fil des années. Si ce n’est pas le cas, la recherche va nous aider à cibler ce que l’on peut faire pour les outiller», explique le Dr Carignan.Antibiothérapie prolongée?Le 18 juin, un article de La Presse rapportait que le Dr Amir Khadir, ancien co-porte-parole de Québec solidaire, offre un traitement prolongé d’antibiotiques à ses patients atteints de la maladie de Lyme. Ce traitement est loin de faire l'unanimité chez ses collègues microbiologistes-infectiologues.À lire aussi: Maladie de Lyme: l’administration prolongée d’antibiotiques est déconseillée«En médecine, nous devons toujours demeurer ouverts [aux différents traitements], mais actuellement les données scientifiques ne suggèrent pas l’utilisation des antibiothérapies prolongées», souligne le Dr Alex Carignan.Ce dernier mentionne que, selon des études, les patients qui ont utilisé les antibiotiques plus longtemps n’ont pas eu une meilleure évolution clinique de leur condition. Ils ont plutôt eu davantage d’effets secondaires liés aux antibiotiques.«Dans des études, des patients ont eu des effets secondaires très graves. Des patients sont décédés de l’infection à Clostridium difficile et de la bactérie multirésistante», indique-t-il.À l’heure actuelle, le traitement prolongé peut s’avérer nécessaire dans le cas d’un patient atteint d’une infection du cœur et d’une infection osseuse, souligne-t-il.Néanmoins, dans la plupart des maladies infectieuses, les risques d’un tel traitement sont souvent plus élevés que les bénéfices, termine le Dr Carignan.

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