Les pharmaciens doivent collaborer davantage

Rendez-vous au bas de l'article, pour faire part de vos commentaires.Avez-vous déjà songé au nombre de programmes cliniques qui ont été créés par et pour les pharmaciens au cours de ces dernières années? On imagine difficilement le temps passé à développer un si grand nombre de modèles novateurs de prestation de soins aux patients.Avez-vous également pensé au fait qu’une grande partie de ces programmes ne profitent qu’à une poignée de patients, et finissent par se retrouver le plus souvent sur une tablette, soigneusement rangés dans un classeur recouvert de poussière?Je m’interroge souvent à ce sujet, et j’ai tout récemment réalisé que certains de ces programmes ont tendance à échouer car ils négligent l’importance de la collaboration.Je suis fermement convaincu que nous, pharmaciens, passons bien trop de temps à demander aux médecins la permission de dispenser les soins pour lesquels nous avons été formés, et à nous préoccuper de ce qu’ils en pensent. Ceci étant dit, les médecins sont des partenaires de valeur, et c’est une erreur de ne pas les associer à la création de programmes cliniques.J’ai assisté à l’échec de plusieurs programmes, en raison d’un manque de collaboration avec les médecins, que ce soit dans l’élaboration du programme ou la prestation des services.Par exemple, j’ai récemment parlé à quelques pharmaciens qui ont commencé à exécuter des revues de médicaments pour les patients soignés à domicile. Ils ne comprenaient pas pourquoi les médecins n’acceptaient pas leurs recommandations. En discutant cependant avec l’équipe de soins à domicile, il s’est avéré que les pharmaciens ne possédaient souvent qu’une partie de l’information concernant le patient, ce qui rendait leurs recommandations irrecevables. Pourtant, le pharmacien aurait pu avoir accès à l’information manquante s’il avait auparavant discuté de ses recommandations avec le médecin ou l’infirmière à domicile avant de les télécopier.J’en conclus parfois que dans la mesure où nous ne possédons pas le dossier du patient, nous supposons qu’il est impossible d’accéder à l’information le concernant − alors qu’il nous suffirait simplement de collaborer.Si vous avez un programme clinique qui exige une information détaillée sur le patient, il existe plusieurs moyens d’obtenir cette information. Prenez le temps de téléphoner au médecin (ou à l’infirmière) afin de rassembler les éléments supplémentaires concernant le patient et de discuter de vos recommandations. Un pharmacien de ma connaissance envoie régulièrement des demandes de renseignements aux cabinets médicaux par télécopie avant chaque revue de médicaments.J’entends déjà certains dire « Si les docteurs ne prennent même pas les appels pour les renouvellements d’ordonnance, comment pourrais-je espérer leur parler de revue des médicaments ou leur demander de me télécopier des renseignements contenus dans le dossier médical du patient? Voilà pourquoi il est également important de collaborer au moment où vous créez de nouveaux programmes cliniques. À mesure que vous développez votre programme, allez à la rencontre des professionnels de la santé qui seront concernés ou y participeront.Exposez vos projets et précisez dans quelle mesure ce programme bénéficiera aux patients et facilitera le travail du médecin. Les médecins pourraient se montrer plus réceptifs à vos appels et télécopies s’ils savent que grâce à votre programme, ils auront moins de problèmes d’ordre pharmacologique à régler. En agissant ainsi, vous verrez que non seulement vous obtiendrez toutes sortes de suggestions de la part des docteurs afin d’adapter vos formulaires et processus, mais qu’en plus, ces derniers deviendront vos meilleurs défenseurs.Le fait de s’engager à collaborer aux stades du développement des programmes cliniques et de la prestation des services pourrait paraître très prenant dans un premier temps; cependant, il s’agit là d’un investissement qui rapportera à terme d’immenses bénéfices, à la fois pour vous et vos patients. Cela vaut bien mieux que de perdre du temps à élaborer des programmes qui finiront par accumuler de la poussière sur une tablette.Derek Jorgenson est professeur adjoint au Collège de pharmacie et de nutrition de l’Université de la Saskatchewan et pharmacien au West Winds Primary Health Centre, à Saskatoon.

Les pharmaciens doivent collaborer davantage

Pour accéder au contenu, connectez-vous ou créez un compte gratuit.

Découvrez ses autres billets:

Diabète: Une collaboration en marche

Une initiative fructueuse

Collaboration interprofessionnelle et avantages de l’autorité de prescrire pour les pharmaciens

Derrière ce blogue:

null null

Catégories connexes