Les analogues du GLP-1 liés à une réduction des surdoses aux opioïdes et des intoxications alcooliques

Les bénéfices d’Ozempic et consorts sur la santé, au-delà de leurs effets sur le diabète de type 2 (DT2) et l’obésité, n’en finissent plus de s’étendre. Alors que la communauté scientifique révélait il y a quelques semaines des «signaux» prometteurs pour lutter contre le tabagisme et le trouble de l'usage du cannabis, réduire la consommation d'alcool et même aider à contrôler le magasinage compulsif, une nouvelle étude vient confirmer deux de ces hypothèses. Afin d’évaluer la force de l'association entre les prescriptions d'agonistes du récepteur du polypeptide insulinotrope dépendant du glucose (GIP) et/ou du récepteur du peptide de type 1 analogue au glucagon (GLP-1 RA) et l'incidence de surdose d'opioïdes et d'intoxication alcoolique chez les patients souffrant respectivement de troubles liés à l'utilisation d'opioïdes (OUD) et de troubles liés à l'utilisation d'alcool (AUD), des chercheurs de l’École des sciences de la santé et de la santé publique Parkinson de l’Université Loyola de Chicago ont analysé les données anonymisées des dossiers médicaux électroniques provenant du référentiel américain Oracle Cerner Real-World Data, couvrant plus de 100 millions de patients et environ 1,7 milliards de consultations médicales entre janvier 2014 et septembre 2022. Leur étude visait également à comparer la force de l'association GIP/GLP-1 RA et l'effet de la consommation de substances chez les patients atteints de DT2 comorbide et d'obésité.Au total, la recherche a porté sur 503 747 patients ayant des antécédents de troubles liés à l’usage d’opioïdes (TUO) et 817 309 patients ayant des antécédents de troubles liés à l’usage de l’alcool (AUD), âgés de 18 ans ou plus. Dans les deux groupes, 13 724 participants avaient reçu une prescription d'Ozempic, de Mounjaro ou d'un médicament similaire pour la perte de poids.À lire aussi: Ozempic, Wegovy: quels risques d’usage détourné avec ces médicaments pour le diabète et l’obésité?Des implications importantes en termes de recherche clinique et de santé publiqueLes chercheurs ont observé que le taux de surdose aux opioïdes et le taux d'intoxication à l'alcool étaient inférieurs de 40% et de 50% respectivement chez les personnes ayant reçu une ordonnance, par rapport à celles qui n'en avaient pas. «Ces résultats mettent en évidence les estimations fondamentales de l'association entre les prescriptions de GIP/GLP-1 RA et le surdosage d'opioïdes/l'intoxication alcoolique et introduisent l'idée que le GLP-1 RA et d'autres médicaments apparentés devraient être étudiés comme une nouvelle option de traitement pharmacothérapeutique pour les personnes atteintes d'OUD ou d'AUD», soulignent les auteurs.Dans le détail, les patients ayant reçu une ordonnance d'AR GIP/GLP-1 montraient des taux statistiques significativement plus faibles de surdosage d'opioïdes [rapport de taux d'incidence ajusté (IRRa) chez les patients atteints de TUO: 0,60; intervalle de confiance (IC) à 95% = 0,43-0,83] et d'intoxication alcoolique (IRRa chez les patients atteints d'AUD: 0,50; IC à 95% = 0,40-0,63) par rapport à ceux n'ayant pas reçu de telles ordonnances. Une fois stratifiés par affections comorbides, le taux d'incident de surdosage d'opioïdes et d'intoxication alcoolique est resté protecteur de manière similaire chez les patients ayant reçu une ordonnance d'AR GIP/GLP-1 atteints de TUO et d'AUD.«Les résultats de cette étude pourraient avoir des implications importantes pour la pratique clinique et les politiques de santé publique dans les années à venir», et «révèlent les possibilités d’une nouvelle voie thérapeutique dans le traitement de la toxicomanie», notent les chercheurs. Selon les dernières données de Statistiques Canada, 15,6% des Canadiens de 12 ans et plus ont eu une consommation excessive d’alcool en 2021, et les surdoses d’opioïdes sont liées à 21 décès par jour en moyenne au pays.L’étude publiée dans la revue Addiction présente toutefois plusieurs limites selon ses auteurs. Les résultats sont en effet basés sur des données d’observation – impossible donc de déterminer avec certitude si les médicaments sont bien à l’origine de la réduction du nombre d’hospitalisations pour des TUO et des AUD. D’autres recherches sont nécessaires pour établir si le traitement aide les personnes à arrêter complètement de prendre la substance (abstinence complète), ou s'il aide les personnes à réduire la quantité de substance qu'elles consomment, ou la fréquence à laquelle elles la consomment.

Les analogues du GLP-1 liés à une réduction des surdoses aux opioïdes et des intoxications alcooliques

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