L’association du pembrolizumab avec l’enfortumab védotine approuvée pour le traitement du cancer de la vessie

Les laboratoires Merck et Pfizer ont annoncé simultanément que Santé Canada vient d’approuver l’association de deux de leurs médicaments pour le traitement du cancer de la vessie. Il s’agit du KeytrudaMD (pembrolizumab), fabriqué par Merck, et du PadcevMD (enfortumab védotine), produit par Pfizer, dont la combinaison est indiquée pour «le traitement des adultes atteints d’un cancer urothélial localement avancé et inopérable ou métastatique n’ayant jamais reçu de traitement à action générale».Le cancer urothélial représente 90% de tous les cancers de la vessie. Il commence dans les cellules urothéliales qui tapissent l’urètre, la vessie, les uretères ainsi que le bassinet rénal et peut se métastaser rapidement. On estime qu’environ 12 300 Canadiennes et Canadiens recevront un diagnostic de cancer de la vessie en 2024, parmi lesquels on prévoit quelque 2600 décès; ce qui en fait le cinquième type de cancer le plus fréquent au pays et la neuvième cause de décès lié au cancer.Dans 11% des cas, le cancer urothélial est déjà au stade localement avancé ou métastatique au moment du diagnostic. Il peut alors cesser d’évoluer, régresser ou même disparaître en réponse aux options thérapeutiques actuelles, mais le cancer finit presque toujours par réapparaître sous une forme agressive, ce qui réduit l’espérance de vie des patients.L’homologation de l’association du pembrolizumab avec l’enfortumab védotine a été obtenue dans le cadre du processus d’évaluation prioritaire de Santé Canada. Celle-ci s’est appuyée sur l’étude KEYNOTE-A39, un essai clinique de phase III, multicentrique, à répartition aléatoire et contrôlée par comparateur actif qui a été mené en partenariat par les deux laboratoires. La cohorte était constituée de 886 patients atteints d’un cancer urothélial localement avancé ou métastatique qui n’avaient jamais été traités auparavant. Ils ont été répartis au hasard pour recevoir soit l’enfortumab védotine en association avec le pembrolizumab soit une chimiothérapie à base de cisplatine ou de carboplatine.Les résultats ont montré une réduction de 53% du risque de décès avec l’association enfortumab védotine et pembrolizumab (ratio de risque: 0,47; intervalle de confiance [IC] à 95%: 0,38 à 0,58) comparé à la chimiothérapie. La survie globale médiane était de 31,5 mois (IC à 95%: 25,4 à NA) pour l’association enfortumab védotine et pembrolizumab comparé 16,1 mois (IC à 95 %: 13,9 à 18,3) pour la chimiothérapie. Les chercheurs ont aussi observé une amélioration statistiquement significative de la survie sans progression et du taux de réponse objective chez les patients ayant reçu le pembrolizumab en association avec l’enfortumab védotine, par rapport au groupe témoin. Les effets indésirables les plus fréquents (signalés chez au moins 10% des patients) étaient la fatigue, le prurit, la diminution de l’appétit et l’hypothyroïdie.«Le cancer urothélial métastatique est une maladie agressive dont les options thérapeutiques sont limitées et le pronostic, sombre», souligne le Dr Normand Blais, hématologue et oncologue médical au Centre hospitalier de l’Université de Montréal. «Cette approbation représente une étape importante dans le traitement du cancer de la vessie au stade avancé, car cette combinaison est la première et la seule association de conjugué anticorps-médicament et d’immunothérapie homologuée au Canada pour le traitement du cancer urothélial au stade avancé», ajoute le médecin, cité dans le communiqué de Pfizer.

L’association du pembrolizumab avec l’enfortumab védotine approuvée pour le traitement du cancer de la vessie

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