La nouvelle facturation crée une certaine commotion chez plusieurs médecins de famille

Le président de la FMOQ, le Dr Louis Godin, a fait face à de nombreuses questions sur la mise en application de la nouvelle nomenclature tarifaire.L’entrée en vigueur le 1er juin dernier des modifications à la facturation des interventions cliniques en cabinet a causé une certaine commotion chez certains médecins. Même si ces changements étaient annoncés depuis plusieurs mois, des cliniciens semblent avoir été surpris par sa mise en application ou n’étaient pas encore prêts à effectuer ce passage. Le président de la FMOQ, le Dr Louis Godin, a pu s’en rendre compte lors d’une présentation donnée dans le cadre d’un colloque de sa fédération, à Québec.«C’est sûr que ça crée un peu d’émotions, reconnaît le président de la FMOQ en utilisant un euphémisme. Le changement est énorme. C’est 46 ans de façons de facturer que l’on change du jour au lendemain.»Le processus menant à ces transformations profondes avait été entrepris il y a deux ans. La nouvelle facturation amène notamment la disparition des examens ordinaires, complets et complets majeurs, au profit de visites, pour une première consultation ou dans un processus de suivi, et d’actes médicalement requis.Tout à gagner«C’est une définition d’actes qui correspond beaucoup plus à la pratique médicale, et qui favorise beaucoup plus l’implication d’autres professionnels, dans la visite et le suivi, a précisé le Dr Godin à Professionsante.ca. Ces modifications vont amener la disparition de l’examen annuel pour la personne en bonne santé, et amener les médecins à se concentrer sur les cas nécessitant une véritable consultation.»Tant au plan médical que financier, les médecins de famille auraient tout à gagner de ce nouveau système. Les tarifs sont augmentés, l’élimination d’actes médicaux inutiles va permettre aux cliniciens de faire ce qui est médicament requis et de voir plus de patients.«On a fait la même réforme en établissements il y a quelques années et pas un médecin de famille d’hôpital ne reviendrait en arrière», affirme le Dr Godin.500 patients et plusOn s’attend aussi à ce que ces modifications aient un impact important sur le taux d’inscription, car seuls les médecins ayant inscrit 500 patients et plus ont droit à la nouvelle tarification. Ceux qui ont moins de 500 patients n’y ont pas accès.Par ailleurs, les tarifs sont déterminés par l’état de santé du patient, qu’il soit vulnérable ou non, et par son âge, moins de 80 ans ou 80 ans et plus. Le médecin qui détient un permis de pratique depuis moins d’un an peut se prévaloir de la tarification bonifiée s’il s’engage à effectuer la prise en charge et le suivi d’au moins 500 patients au terme de quatre trimestres complétés.Exceptions et bonificationsLe médecin en pratique depuis 35 ans ou plus qui effectue la prise en charge et le suivi de clientèle peut se prévaloir de la tarification bonifiée peu importe son nombre de patients inscrits. S’il exerce depuis 35 ans ou plus, mais qu’il n’effectue pas de prise en charge et de suivi de clientèle, il doit facturer ses services à la tarification régulière non bonifiée.En vertu de la nouvelle tarification, un médecin qui communique par téléphone avec un spécialiste ou un autre professionnel de la santé concernant un patient dont il assure les soins, peut se prévaloir d’un montant forfaitaire lorsque cet appel répond à un certain nombre de conditions, notamment en l’absence du patient. La nouvelle grille comprend aussi un supplément d’honoraires pour déplacement d’urgence.Ces changements à la tarification n’ont rien à voir avec la Loi 20 du ministre Gaétan Barrette adoptée l’année dernière. «Il s’agit d’un pur hasard. Ce sont deux dossiers complètement différents», a assuré le Dr Godin.En deux tempsL’instauration des nouvelles dispositions se fait en deux temps. La première étape a été franchie le 1er juin avec le remplacement des actes applicables en cabinet, à domicile, en CLSC, en UMF-CH et en UMF-CLSC par de nouveaux libellés et de nouveaux tarifs. Et à compter du 1er novembre prochain, seul le patient pour lequel une catégorie de problème de santé est identifiée, et ce, quel que soit son âge, sera considéré comme patient vulnérable. Une personne âgée de 70 ans et plus sans problème de santé ne sera quant à elle plus considérée comme vulnérable.

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