La libido prolongerait la vie des hommes

Par le passé, plusieurs études ont conclu qu’une vie sexuelle épanouie est associée à une meilleure santé physique et mentale et qu’il s’agit aussi d’un indicateur d’une bonne qualité de vie. Des chercheurs japonais viennent quant à eux de montrer que sexualité rime avec longévité. «Nos résultats suggèrent que le manque d’intérêt sexuel est un facteur de risque de mortalité, toutes causes confondues, chez les hommes japonais, mais pas chez les femmes. Ils suggèrent également que le maintien de l’intérêt sexuel pourrait allonger la vie des hommes», écrivent-ils dans un article publié par la revue scientifique PLOS One. Cette étude populationnelle, qui s’est étendue de 2009 à 2015, a porté sur 19 054 Japonais – 7 668 hommes et 11 386 femmes –, âgés de 40 ans et plus, qui ont participé à des bilans de santé annuels dans la préfecture de Yamagata, située à 400 kilomètres au nord de Tokyo. Au départ, les volontaires devaient remplir un formulaire d’auto-évaluation. Ils devaient entre autres répondre à la question suivante: «Actuellement, avez-vous de l’intérêt pour les personnes du sexe opposé?» Ceux qui ont répondu «oui» ont été considérés comme «toujours intéressés par la sexualité», les personnes ayant répondu «non» ont été définies comme manquant d’intérêt pour la chose. Parmi les hommes, 7 032 (82 %) ont déclaré de l’intérêt pour le sexe, tandis que 636 ont dit ne pas en avoir. Ces derniers étaient généralement plus âgés, souffraient de diabète et étaient moins heureux. Qu’ils soient mariés ou divorcés n’avait pas d’influence. Chez les femmes, 9 551 ont déclaré être intéressées par le sexe opposé (79 %), contre 1 835 qui ne l’étaient pas. En général, celles-ci étaient également plus âgées et elles ne buvaient pas d’alcool. Mais, contrairement aux hommes, elles étaient aussi plus susceptibles d’être divorcées. Les scientifiques ont ensuite suivi les participants pendant sept ans, période au cours de laquelle 503 personnes sont décédées (352 hommes et 146 femmes) dont 162 à cause d’un cancer et 67 à cause d’une pathologie cardiovasculaire. L’analyse de Kaplan-Meier a d’abord montré que «la mortalité toutes causes confondues et la mortalité par cancer étaient significativement plus élevées chez les hommes qui n’avaient pas de libido», peut-on lire dans l’étude. L’analyse à risques proportionnels de Cox – avec ajustement selon l’âge, l’hypertension, le diabète, la dyslipidémie, le tabagisme, la consommation d’alcool, l’IMC, l’éducation, le statut marital, la fréquence des rires et la détresse psychologique – a par la suite confirmé cette conclusion. À lire aussi: Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les dépendances sexuelles Lien entre libido masculine et état de santé global Au final, les hommes qui avaient au départ affirmé leur libido avaient un risque de décès – quelle qu’en soit la cause – réduit de 69%. En revanche, cette association entre sexualité et risque de décès n’a pas été observée chez les femmes. Les scientifiques japonais donnent plusieurs interprétations à ces résultats. Ils rappellent en premier lieu que le fait d’avoir une libido anémiée est souvent associé à un mauvais état de santé globale: mauvaise alimentation, tabagisme, obésité, maladie chronique, etc.. «En outre, si nous supposons que l’intérêt sexuel est lié à des facteurs psychologiques positifs, le manque d’intérêt peut affecter une série de réponses inflammatoires, neuroendocriniennes et immunitaires», écrivent-ils dans l’article en ajoutant que «d’autres études sont nécessaires pour clarifier les mécanismes qui sous-tendent les effets préventifs de l’intérêt sexuel sur la mortalité».

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