Grippe: la vaccination prénatale associée à une réduction du risque chez les nourrissons

Alors qu’ils sont particulièrement à risque de complications, les nourrissons de moins de 6 mois ne peuvent pourtant pas être vaccinés contre la grippe. Il est toutefois conseillé aux femmes enceintes de se faire vacciner pendant leur grossesse, puisque les complications de la grippe peuvent être plus importantes pour cette population. Or, selon une vaste étude1 récemment publiée dans la revue Obstetrics & Gynecology, la vaccination prénatale serait aussi le moyen le plus efficace de protéger les nouveaux-nés. En effet, la vaccination des femmes pendant la grossesse serait associée à une réduction significative du risque pour leurs nourrissons au cours de leurs six premiers mois de vie. À lire aussi: «Un vaccin, deux vies»: la vaccination contre la COVID-19 reste «fortement recommandée» pendant la grossesseUne équipe de chercheurs du Centre d'étude des vaccins Kaiser Permanente Northern California (KPNC) d’Oakland a suivi 245 498 nourrissons dont les mères étaient inscrites au KPNC de 2011 à 2022, depuis la naissance des bébés jusqu'à la première apparition d'un résultat positif au test de réaction en chaîne par polymérase pour la grippe, jusqu'à l'âge de 6 mois, au décès, à la désinscription du KPNC ou à la fin de la période d’étude.Au total, 46% des nourrissons sont nés de mères vaccinées. L'incidence de la grippe était plus faible chez les nourrissons de mères vaccinées que chez les mères non vaccinées (0,12% contre 0,30%). Après ajustement pour les covariables, la vaccination pendant la grossesse a été associée à une réduction de la grippe infantile dans n'importe quel contexte clinique de 44,4% (IC à 95%, 31,4–54,9%), la protection étant la plus forte au cours des premiers mois de vie des nourrissons. La vaccination maternelle a ainsi été associée à une réduction de 51,4% de la grippe chez les nourrissons âgés de 0 à 60 jours, de 55,5% chez les nourrissons âgés de 61 à 120 jours et de 28,5% chez les nourrissons âgés de 121 à 180 jours.Une efficacité plus importante au cours des deux derniers trimestresLes chercheurs ont aussi découvert que plus la vaccination arrivait tard dans la grossesse, plus la protection du nourrisson pendant ses premiers mois de vie était importante. Ainsi, la vaccination pendant le premier trimestre a été associée à une réduction de la grippe infantile de 11,3% (IC à 95% -20,3 à 34,6), alors que la vaccination pendant le deuxième trimestre a été associée à une réduction de 51,5% (IC à 95% 26,0-68,2) et la vaccination pendant le troisième trimestre à une réduction de 59,3% (IC à 95% 45,0-69,9). Les différences dans les estimations de l'efficacité du vaccin comparant les premier et deuxième trimestres (P = 0,02) ainsi que les premier et troisième trimestres (P < 0,001) étaient statistiquement significatives.Une différence qui ne devrait pourtant pas influencer le moment de la vaccination des femmes enceintes, affirme l’auteure principale de l’étude et directrice du Centre d’études sur les vaccins KPNC, Nicola Klein, dans un article associé. «L'objectif principal est de protéger la mère des conséquences graves de la grippe; il est donc important qu'elle se fasse vacciner.» D’après elle, les résultats de l’étude démontrent par ailleurs que la vaccination prénatale permettait de réduire le risque d’hospitalisation des nourrissons de 48%. Référence:Zerbo O, Modaressi S, Goddard K, Fireman B, Klein N. Influenza Vaccination During Pregnancy and Infant Influenza in the First 6 Months of Life. Obstetrics & Gynecology ():10.1097/AOG.0000000000005986, June 26, 2025. | DOI: 10.1097/AOG.0000000000005986

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