Express Scripts Canada soupçonné de pratiques commerciales anticoncurrentielles

«L'ordonnance, accordée par la Cour fédérale, exige qu'Express Scripts Canada produise des dossiers et des renseignements écrits, et fournisse un témoignage oral, qui sont pertinents pour l'enquête du Bureau», peut-on lire dans le communiqué du Bureau. Les services d'Express Scripts Canada (ESC) comprennent le traitement des demandes de remboursement de médicaments sur ordonnance, ainsi que d'autres services destinés aux pharmaciens et aux compagnies d'assurance, ainsi qu'à quatre pharmacies de vente par correspondance. La société est une filiale de la société américaine Express Scripts, qui appartient au groupe Cigna.L'enquête portera sur des allégations de dirigisme des patients par l'intermédiaire de réseaux de prestataires privilégiés – pratique par laquelle les Canadiens sont contraints ou incités à utiliser certaines pharmacies plutôt que d'autres qu'ils pourraient choisir autrement – et sur des allégations d'étranglement des marges - par laquelle une entreprise cherche à réduire «les marges de ses concurrents pharmaciens de détail en augmentant ses frais de service de gestionnaire de prestations pharmaceutiques et en exigeant un processus d'audit coûteux et fastidieux», selon le communiqué du bureau. À lire aussi: Pharmacies: inquiétudes face aux nouveaux frais annoncés par Express Scripts CanadaIl est à noter que les pratiques anticoncurrentielles ne sont que des allégations et qu'il n'y a «aucune conclusion d'actes répréhensibles à ce stade», précise le communiqué. Au début de l'année 2024, l'Association des pharmaciens du Canada (APhC) a déposé une plainte officielle auprès du Bureau de la concurrence contre Express Scripts Canada.Dans un communiqué, l'association se félicite de la nouvelle de l'enquête, soulignant que sa plainte de 2024 «soulevait de sérieuses préoccupations quant à l'utilisation par ESC de sa position dominante sur le marché de la gestion des prestations pharmaceutiques (PBM), y compris l'imposition de frais de service obligatoires aux pharmacies à travers le pay ».«Les PBM ont fonctionné sans contrôle pendant bien trop longtemps, et cette enquête marque une étape importante vers une plus grande responsabilité», a déclaré Joelle Walker, vice-présidente des affaires publiques et professionnelles de l'APhC, dans un communiqué de presse. «Nous avons déposé cette plainte au nom de plus de 40 000 pharmaciens dans plus de 12 000 pharmacies à travers le Canada, qui se présentent chaque jour pour fournir des soins de santé essentiels. C'est un signal clair que les régulateurs canadiens sont prêts à examiner les pratiques qui peuvent nuire à la concurrence et limiter l'accès aux soins, et nous sommes fiers de soutenir cet effort».Sherif Guorgu, président de la Fédération internationale pharmaceutique, section pharmacie communautaire, a partagé un message sur les médias sociaux, disant «Merci à l'Association des pharmaciens du Canada, à l'Association des pharmacies de quartier du Canada, à l'Association des pharmaciens de l'Ontario et à toutes les parties prenantes de la pharmacie qui ont été impliquées dans la sensibilisation à cette question et ont soutenu son avancement.» L'ESC n'a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.

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