Eurêka! Pourquoi le cerveau se souvient des intuitions

Eurêka! Cette solution soudaine et géniale qui vous est venue à l'esprit vient de faire travailler deux parties clés de votre cerveau, ce qui vous a permis de mieux mémoriser cette pensée.Cet éclair de génie constitue un moment d'intuition qui survient après que vous vous soyez creusé la tête pendant un certain temps sur un problème. Et le processus qui se cache derrière crée un réseau connecté d'activité cérébrale qui favorise sa mémorisation, selon une étude basée sur l’imagerie cérébrale publiée dans Nature Communications. Les parties clés du cerveau qui sont sollicitées sont l'hippocampe et le cortex visuel. Cette activité est décrite dans l'étude comme «le processus créatif de la prise de conscience, dans lequel la réorganisation et l'intégration rapides des connaissances, appelées changement représentationnel, aboutissent à des solutions qui suscitent une impression de soudaineté, de certitude, d'émotion positive et de mémoire durable».À consulter: Chers médecins, êtes-vous intuitifs?Mais les détails concernant les mécanismes neuronaux et les parties exactes du cerveau impliquées restaient flous, ce qui a suscité l'intérêt des chercheurs et donc donné lieu à cette étude.Selon celle-ci, comprendre ce qui se passe pourrait avoir des implications pratiques dans les milieux de l'éducation et de la formation. Cela pourrait notamment aider à trouver des moyens d'améliorer la rétention des connaissances grâce à des expériences d'apprentissage axées sur l'intuition, c'est-à-dire en utilisant le processus de résolution de problèmes pour aider à aboutir à un moment de «révélation» qui sera mieux mémorisé.Il s'agissait donc de comprendre comment fonctionne le processus d'intuition et pourquoi il est souvent associé à une meilleure mémoire.Pour étudier ce phénomène, 31 participants ont subi deux séries d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) de leur cerveau pendant qu'ils effectuaient une tâche de compréhension visuelle. Ils étaient âgés de 19 à 33 ans, et environ la moitié d'entre eux étaient des hommes. On leur a montré 120 images à contraste élevé, appelées «images Mooney», représentant des objets du monde réel incomplets et qui n’étaient pas immédiatement évident. Les participants à l'étude devaient deviner ou résoudre ce que représentaient les images. À consulter: D’où viennent nos pensées spontanées?Une fois qu'ils avaient identifié les images, on leur a demandé à quelle vitesse la solution leur était venue à l'esprit, c'est-à-dire si elle leur était apparue comme une intuition soudaine, si elle était venue lentement ou s'ils l'avaient trouvée de manière plus méthodique. On leur a également demandé d'évaluer le degré de certitude de leur réponse et ce qu'ils pensaient de leur solution. Ces informations ont été utilisées pour indexer le niveau d'intuition des participants. Cinq jours plus tard, les participants ont vu une autre série d'images, dont la plupart étaient les mêmes, mais qui comprenaient également 60 nouvelles images qu'ils n'avaient jamais vues auparavant. On leur a demandé lesquelles ils avaient déjà vues et d'indiquer quel était l'objet caché. Après analyse, les chercheurs ont établi que les participants étaient plus susceptibles de se souvenir des solutions procédant d'un «éclair de génie» que de celles auxquelles ils étaient parvenus sans avoir eu de révélation. Ils ont également constaté que plus une personne était confiante dans son intuition, plus elle était susceptible de s'en souvenir cinq jours plus tard.Lobes impliquésPlusieurs sections du cerveau ont été analysées à partir des clichés IRMf et corrélées avec les moments où les personnes résolvaient les casse-tête d'images et les moments d'illumination. Il a été constaté que ces derniers déclenchaient une explosion d'activité dans l'hippocampe, connu pour jouer un rôle majeur dans l'apprentissage et la mémoire. Une augmentation de l'activation des neurones dans le cortex occipito-temporal ventral a également été observée au moment où les participants ont repéré l'objet caché. Cette partie du cerveau est responsable de la reconnaissance des motifs visuels. Plus le moment de révélation était fort, plus le changement dans ces zones était important.À consulter: Santé mentale: de quoi la confiance en soi dépend-elle?Les expériences de révélation se sont avérées associées à une plus grande connectivité entre ces deux régions du cerveau, ce qui signifie qu'il y avait une communication plus rapide et plus efficace entre elles, selon l'article.Les chercheurs se sont également intéressés au rôle de l'amygdale. «Cependant, nous n'avons pas observé d'interaction statistiquement significative entre l'intuition et la mémoire en relation avec l'activité de l'amygdale», indique leur article. Ils s'attendaient à ce que son rôle soit plus important, car l'amygdale est associée aux sentiments positifs qui peuvent découler de la résolution de problèmes. Pour cette raison, on pensait qu'elle pouvait contribuer à la rétention.Référence:Becker, M., Sommer, T. & Cabeza, R. Insight predicts subsequent memory via cortical representational change and hippocampal activity. Nat Commun 16, 4341 (2025). https://doi.org/10.1038/s41467-025-59355-4

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