Êtes-vous un mentor ou un bourreau?

J'ai formé 136 médecins canadiens sur la gestion du temps. La plupart étaient des médecins de famille, mais quelques-uns étaient des urgentologues, des chirurgiens, des internistes, des gynécologues, des oncologues, des neurologues et des médecins de soins d'urgence.Beaucoup n'ont pas eu le temps de lire mon livre électronique gratuit - en anglais - Crazy Busy Doctor (disponible sur mon site web); je leur propose donc de l'écouter sous forme de livre audio sur le même site web. Ils peuvent l'écouter par épisodes de dix minutes pendant qu'ils se rendent au travail. J'organise ensuite un entretien téléphonique de 15 minutes à un moment qui nous convient à tous les deux.À lire aussi: Médecins, comment faire comprendre votre charge de travail à votre partenaire?Lorsque j'encadre un médecin, je l'interroge sur sa vie jusqu'à présent et je lui parle de la mienne. Je lui demande quels sont ses problèmes de gestion du temps, puis j'organise un entretien téléphonique hebdomadaire d'une demi-heure au cours duquel je passe en revue les problèmes un par un.Il s'agit d'éviter toute honte et tout blâme. Je leur rappelle qu'aucun d'entre nous n'a appris à gérer son temps à l'école de médecine ou pendant son internat. On nous encourageait à consacrer beaucoup de temps à chaque patient.Une fois sur le terrain, nous devons accélérer le rythme tout en préservant la qualité. Nous parlons de la manière d'aider le patient à ne pas se sentir pressé et de comment déléguer correctement au personnel, aux professionnels paramédicaux, aux spécialistes, aux patients et à leurs familles. Nous parlons également de stratégies pour dire non sans se sentir coupable ou mettre le patient en colère, et nous partageons des conseils pour les 24 heures de la journée et de la nuit du médecin.À lire aussi: Mentorat croisé: les approches différentes de la génération Z et des baby-boomers en matière d'enseignement médicalJe demande également au médecin que j'accompagne de m'envoyer un calendrier de sa dernière année par tranches de 15 minutes. C'est plus facile qu'il n'y paraît et c'est comme faire un budget et voir où va tout l'argent. Cela montre où va tout le temps.Je leur donne mon emploi du temps, qui est à peu près le suivant : Dimanche soir: Je me couche à 22h.Lundi: Je me réveille à 6h sans cadran.7h à 8h: Je me brosse les dents, me douche et me rase. Je bois une boisson protéinée pour le déjeuner et je bois un café décaféiné dans la voiture pour me rendre à la salle de sport.8h à 9h: Paperasserie et révision des examens de laboratoire, des imageries médicales et des lettres de consultation.9h: Je me rends à la maison de retraite et je fais le tour des résidents.De midi à 13h: Déjeuner avec le téléphone sur le répondeur13h à 17h: Accueil des patients au bureau17h à 18h: Visite avec ma femme18h à 19h: Souper19h à 20h: Regarder la télévision.20h à 22h: LectureLe mardi est le même que le lundi, tout comme le jeudi et le vendredi. Le mercredi, je suis au cabinet de 9h à midi, puis je laisse ma place à un autre médecin, ce qui me permet de prendre mon après-midi pour faire des choses amusantes – pas de tâches médicales.Les fins de semaine et les jours fériés, je ne m'occupe que de choses amusantes, pas de tâches médicales. Je garde mon téléphone portable éteint, sauf en cas d'urgence familiale.La plupart des médecins que j'accompagne connaissent toutes ces stratégies, mais peinent à changer. Tout comme pour les patients qui essaient d'arrêter de fumer, le changement est difficile. Je les encourage à choisir un problème facile et à essayer de le résoudre au cours de la semaine suivante, jusqu'à ce que nous discutions à nouveau.Nous examinons comment déléguer au patient les deux problèmes qu'il souhaite aborder aujourd'hui. Je leur conseille de ne pas se plaindre d'une salle d'attente pleine ou du sous-financement du gouvernement. J'insiste sur les aspects positifs du fait de se concentrer sur deux problèmes aujourd'hui et de leur accorder toute l'attention qu'ils méritent. Les autres problèmes peuvent être reportés.Une fois qu'ils ont commencé à faire tout cela, je les félicite par courrier électronique et les encourage à poursuivre leur travail, même s'il faut s'attendre à quelques retours en arrière.

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